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espacees paralleles aux plans des voütes servaient a tracer etä maintenir
Farete, faite en meme temps que l'enduit. S'il s'agissait d'une coupole,
ou les nerfs de brique formaient comme des cotes-engagees dans la
portion de sphere, ainsi qu'on peut le voir a la voüte du temple dit,
de Minerva Medica, a Rome, ou ces nerfs composaient une suite d'arcs
en facon d'imbrication, comme dans la voute de la petite salle ronde
des thermes de Diocletien.
Cette structure des voütes presentait donc les avantages suivants:
10 economie de cintres; 20 rapidite d'execution, sans avoir a craindre
cependant les accidents qui resultent d'une interruption momentanec
dans le travail; 3" facilite d'employer des ouvriers de qualites diffe-
rentes; car, pour remplir les cellules de blocage, il n'etait besoin que
de manoeuvres ; Li" possibilite de decintrer immediatement apres le rem-
plissage des cellules, et meme avant ce remplissage, si l'on "tenait a rem_
ployer les cintres ailleurs, puisque la eroüte composee de briques a plat
suffisait et au dela pour recevoir ces remplissages des cellules ; 5" clasti-
cite pendant la durec du travail, ce qui permettait (Yevitcr les ruptures
qui se manifestent dans une construction absolument homogene et qu'il
faut un Gel-min temps pour completer ; 6" apres le remplissage des reins,
concretion parfaite. Dans la construction des tres-grandes voütes, qui,
par leur däveloppcment meme, ne peuvent etre fermees en un court
espace de temps, il se manifeste souvent des ruptures pendant le travail
des ouvriers ou immediatemcnt apres leur fermeture. Ces accidents se
produisirent pendant la construction de la coupole de Sainte-Sophie de
Constantinople, d'une maniere tellement grave, qu'il fallut recommen-
cer Yoperation; mais lGS ROIIIHiHS dGS bas temps ne savaient plus batir
comme leurs devanciers. Apres la construction de la coupole de Saint-
Pierre de Rome, des dechirures se manifesterent. il est aise de concevoir
comment des surfaces courbes de cette etendue, margonnees peu a peu,
presentent, apres Fachevement du travail, des parties parfaitement seches
et prises, d'autres encore molles, pour ainsi dire, ou tout au moins lege-
rement compressibles. C'est il cette inegalite dans la prise des mortiers.
et par suite dans la compressibilite de ces surfaces, qu'il faut attribuer
les desordres que l'on signale dans les grandes routes de maconnerie
elevees depuis les belles epoques de l'empire. Mais si, au lieu d'elever
ces voütes par assises, par zones, comme on le fait encore de nos jours,
on maconne rapidement une ossature bien entendue suivant la forme
meme de la voüte et les proprietes de sa courbure, ce qui est facile, on
peut prendre tout le temps necessaire pour remplir les intervalles laisses
entre cette ossature; car celle-ci etablie, la voüte est faite, elle prend
son equilibre, subit ses tassements sans etre genee, sans se dechirer.
Cette methode devait conduire tout naturellement les constructeurs
romains a adopter les caissons pour leurs voutes, et surtout pour les
voütes spheriques. Voici pourquoi. Pour faire une voüte spherique, il
est necessaire d'etablir des cintres rayonnants divisant la demi-spheru