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Dans la plupart des villes du Languedoc qui avaient conserve presque
intactes leurs formes municipales romaines, le droit de voirie apparte-
nait aux consuls, qui, des lors, exercaient la police des rues et places.
Souvent la police de la voirie appartenait en commun irdeux pouvoirs
dans une meme ville. Cette police consistait a empocher qu'on ne fit
des caves sous les rues, qu'on etablit des perrons pouvant gener la
circulation, des saillies d'auvents prejudiciables aux passants ou aux
voisinages, qu'on y deposat des ordures. Les voyers veillaient ii l'entre-
tien du pavage et a Yecoulement des eaux, a la reparation des puits
banaux et des fontaines, a la conservation des chaines. On comprendra
comment les droits de voirie, souvent partages dans une meme localite
entre plusieurs seigneurs, furent l'occasion de nombreux conflits. Les
Olim contiennent en effet bon nombre d'arrets intervenus a propos (10
ces disoussious_ Nous donnons ici un de ces arrets datant de 1312, qui
explique clairement la nature de ces conflits et comment ils etaient
tranches par 1a cou,- du roi a Item de l'article ou quel li dit religieux
a (lisoient que li habitant de la dite ville (de Saint-Riquier) ne povoicnt
edeüer, faire, refairg, papparelier (reparer), niempeschier (encombrer)
q les fros (terrains publics, places, voies) de la dite ville en faisant,
u cdeliant, refaisant ou rappareillant issues, saillies, huisseries, liuvre-
u las (auvents), appentiz, estaures(baies) ou manoueles a pnys, ne autres
U manierog do ouvrages ou edefices, viez ou noviaus, es fros desus diz
a uo sur yooaus, ne es lieus marchissans (aboutissant) as diz fros senz
u prendre eongie au froquier (voyer) de la dite eglise (du monastere de
a Saint-Riquier) ; les diz maieur, JUFGZ et commufle PPOPOSHHZ 11H 00n-
u tfaifg ; Oyos les raisons proposees dune partie et d'autre, vou o;
u considere la vertu do leurs privileges, termine est, et par droit, quo
s li habitant de la dite ville ne Povent ne ne PÜÜFPÜÜÜ des OPB 611 avant
u faire edefier, refaire, ne rapparelier tels manieres de edefices 11e de
M ouvrages comme desus est dit, senz requerre le congie dou dit fro-
(t quior; et se li requis, il n'en woloit donner congie, il le pourront faire,
H mais il l'en doivent premieremcnt requerre, excepte que se il avcnoit
a par aucune aventure que les manoueles des puys, seans es fros de la
(t dite ville, cheoient ou brisoient, ct touz li autres edefices de eelluy
(r puys demourast en son estat, et se aucune des parois des maisons de
a la dite ville, tenanz es fros desus diz,estoient percee ou crevee par
u faute de closture de verge, de late ou de mortier, le sueil, les potiaus,
u et toute l'autre charpenterie et mazconnerie de la dite paroy demoranz
u en leur estat; termine est et esclarci que li habitant de la dite ville
u pourront refaire, rapparelier, mettre et remettre les dites manoueles
u des Puys, et refaire les pertuis des, parois et edefices desus diz en la
u maniere que il est desus devise, et faire huis et fenestres, senz Feqllerpg
u le congie dou dit froquier, sauf ce que se toute la eharpenterie et
u mazconnerie deniouroient en leur estat, et les parois entre dou;
u cheoient jusques en la terre, li habitant de la dite ville ne le poveut