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traduit par l'apparence B. Le verre employe est un pourpre clair bistre.
Ce ton, dont le rayonnement est faible, produit, avec les ombres opaques
qui y sont. apposees, un effet singulier que nous laissons a expliquer aux
savants competents. Ces ombres, a distance, se fondent en gagnant sur
les clairs minces et en perdant dans le voisinage des clairs larges. On
peut se rendre compte de ce fait en decalquant la tete '22 bis sur l'ori-
ginal, et en reportant ce decalque, ainsi que M. Gercnte a bien voulu le
faire pour faciliter cette ctucle, sur un verre de la nuance indiquee
ci-dessus; on apposera ce fragment contre une vitre, en ayant soin qu'il
se dctaehe sur la partie moyenne du ciel. A La ou 5 metres de distance,
deja les plombs ont disparu et se sont fondus avec les ombres; les ombres
du cote de fuite du masque ont influe sur la demi-teinte, la bouche est
deja modifiee. A 10 metres de distance, l'apparence est exactement celle
que donne l'image B. Ainsi le plomb qui dessine l'os maxillaire, compris
entre les deux grands clairs de la joue et du cou, est reduit a une demi-
teinte legere, tandis qu'il prend une grande largeur sous le menton, la
ou les clairs voisins ont peu d'etendue. De meme le plomb qui separe les
cheveux du front gagne sur celui-ci et se change en une ombre portee,
ce clair du front etant etroit. Une partie du clair des paupicres se fond
dans l'ombre des sourcils, de memc que Yextremite claire fuyante de la
levre inferieure, tout entouree d'ombres, se fond entierement dans cette
ombre. Les demi-teintes aident a produire ces illusions, car si on les fait
disparaitre et qu'on se borne aux ombres opaques, l'effet n'est plus le
meme; tous les clairs rongent les ombres, qui se reduisent simplement
ffepaisscur et ne se fondent plus. Il faut neeessairement que dans le
voisinage de l'ombre, le verre soit moins translucide, par l'apposition
d'une demi-teinte, afin que la lumiere rayonne avec moins de viva-
oite, ou que son rayonnement eelaircisse les ombres sans leur rien faire
perdre en largeur. Nous ne savons si les etudes recemment faites sur la
lumiere peuvent donner sur ces phenomenes des explications scienti-
fiques, mais les experiences sont pour nous des demonstrations aux-
quelles chacun peut recourir. ll est certain que ces artistes tant defrlaignes
avaient acquis une longue pratique de ces proprietes lumineuses des
verres colores, et que sous ce rapport, comme sous quelques autres, ils
pourraient en remontrer a ceux qui, aujourd'hui, semblent faire si peu
de cas de leurs (euvres. Voila en quoi consiste ces secrets perdus de la
peinture sur verre; perdus, parce qu'on ne prend pas la peine d'ana-
lyser les moyens et procedes employes par les anciens maitres.
C'est surtout dans les peintures_sur verre representant des person-
nages d'une grande dimension, qu'apparait d'une maniere evidente
la science d'observation des peintres verriers. Il ne 110118 Peste pas,
malheureusement, de figures du X110 sieele a une echelle au-dessus de la
taille humaine; mais du X1112 siecle, on en possede un grand nombre
dans les verrieres de Bourges, de Ghartres, d'Auxerre, de Reims, et ces
figures sont traitees avec cette, connaissance approfondie des effets de