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Sur les flancs des eglises collegiales et paroissiales, il existait habi-
tuellement des cloitres, et ces cloitres servaient de lieu de sepulturc,
non-seulement pour les clercs, mais aussi pour les laiques, qui payaient
fort cher l'avantage d'etre enterres pres de Peglisel. La place preferec-
etait toujours le mur de Feglise meme. Aussi, 1e long de nos monu-
ments religieux, entre les contre-forts qui donnaient sur l'une des gale-
ries du cloitre, trouve-t-on encore des traces nombreuses de ces sepul-
turcs.
Au X1119 siecle, les lois ecclesiastiques qui defendaient d'enterrer des
laiques dans l'enceinte meme des eglises tomberent en desuetude. Les
chapitres des cathedrales seuls continuerent generalement d'observer
ces regles; mais les paroisses, les collegiales, les eglises abbatiales
memes, tirerent un profit considerable de la vente du droit de sepulture
dans les eglises, et bientot les murs et les paves des nefs furent couverts
(le monuments, d'inscriptions et defligies. Les choeurs etaient reserves
pour les membres du cierge ou pour de tries-hauts personnages. De
meme que dans les cathedrales les eveques etaient ensevelis sous le pave
du choeur ou entre les piliers du sanctuaire, par exception, des princes
profitaient du meme privilege. En fouillant le chceur de Notre-Dame
de Paris poury etablir le caveau actuel des archeveques, nous avons
lrouve 1a tombe (Ylsabelle de Hainaut, prcmiere femme de Philippc-
Auguste, qui dut etrc enterree sous ce pave, Feglise a peine elevev
jusqrfaux voütes 2.
(Tetait principalement dans les eglises abbatiales que les princes se
faisaient ensevelir. Les fondateurs d'abbayes se reservaient la faculte
(Vctre enterres, eux et leurs successeurs, dans Feglise erigee avec leurs
dons. C'est ainsi que beaucoup de monuments remarquables ont pu etrr
' u Parler vueil de la saiucle terre,
a De lesglise, ou Ion enterre
1- Riches, pauvres, communemenl;
u Elle se vent moult ehieremenl
u A tous ceulx qui ont de lavoir
a Pour deux ou trois pas en avoir;
l Et toujours la terre demeure
u Pour aullre fois mellre en euvre.
c Chiere terre se peut nommer
c Sans riens la sainctelä blnsmer.
u Grans debas souvenles fois on!
a Les paroisses, dont se meflbm,
u Pour les corps mors mellre en terre.
c lls sen playdoyenl et font guerre.
q Helas ee nest pas pour le corps
c Don! es! issue l'aime hors,
c Cest pour avoir la sepullure;
u Du corps aullrenlent ils nom cure.
(Complainze de Manpois Garin, xv' sieclo, Cdil. de 1832,
impr. Crapelel, p. 32.)
2 ,
( u lLe sceau argent de cette princesse eiait dcpese dans le CCPCLIEIL Conserve pendant
1 e Clues aunees dans le träsor de la cathedrale, il a me vole.
l