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VTERAIL-
vitraux ou dans les vitraux a sujets legendiaires des x-Ile et xui" sieclcs,
jamais le regard n'est heurte par ces taches qui apparaissent dans les;
verrieres des; epoques posterieures. L'harmonie n'est jamais derangee
par une touche mise" mal a propos tout se tient, se lie, comme idans les,
beaux tapis d'0rient.
Il y a evidemment, pour chaque composition, pour chaque vitrail,
une tonalite admise par le compositeur; on pourrait presque dire qu'il
y a des verrieres en ton mineur, des verrieres en ton majeur. Cela est
sensible dans les edifices ou il existe un grand nombre de ces verrieres,
comme les cathedrales de Sens, de Bourges, duMans, de Chartrcs, de-
Jamais cependant ces verrieres anciennes n'affectent ces colorations
rousses, revC-tues d'un glacis ambre qu'on a donne parfois a certains"
vitraux du xvle siecle, que nos verriers modernes prennent. pour une,"
coloration chaude, mais qui a le grand inconvenient de manquer de lu-
miere et de donner aux interieurs un ton faux, sans air et sans profon-
deur; si bien que dans un vaisseau tamisant cette coloration de lampe,
il semble qu'on etouife et que tous les objets se rapprochent de lfceil.
C'est en partie au judicieux emploi des bleus dansleurs vitrauxi que-
les- artistes des me et X111" siecles doivent de donner aux vaisseaux vitres
une profondeur et une atmosphäre uäcrce qui les font paraitre plus
eleves et plus vastes qu'ils ne le sont reellement. Le bleu est doncla base.
de la coloration des vitraux; maiS Uffll est aussi Fecueil, ecueil sur lequel
les artistes du Xlllersiecle ont parfois! actions en donnant a quelques.
unes de leurs verrieres une tonalite violette desagreable ou une tona-
lite froide a Fexces, qui alfecte le sens de la vue comme un acide affecte
le palais 1.
Dans les vitraux du xnesiecle, les bordures prennent beaucoup d'im-
pgrtange, QQmme 011 peut 18 FBCOUITHÜZPG par YOXGIIIPlG (1116 IIOLISuELVOIIS
donne (fig. 7 et 8); quant auX fOHÜS entre les sujets, ils sont reduils
autant que possible, et se composent d'ornements plutot que de semis ou
quadrilles, ainsi qu'on le pratiqua au xme siecle. Acette epoque, ou l'on
mnltiplia les vitraux legendaires, dest-a-dire composes de petits sujets
comprisfdans un meme vitrail et jetes sur une sorte de tapisserie uni-
forme, on pretendit donner a cette tapisserie formant fond, et sur la-
quelle brochaient les panneaux a sujets, un ton qui ne put rivaliser avec
les couleursidont ces sujets etaient composes. Pour ces sujets legendaires,
le rouge ne convenait guere. Son intensite absorbait les details repan-
dus dans ces sujets ; il rendait l-' emploi des pourpres tres-difficile, sinon
impossible, et s'alliait,mal avec le jaune de telle sorte quepour colorer
sur les fonds rouges les- vetemcnts .des personnages, les peintres en
1 Parmi ces verriizres d'une tonalitä violacäc, nous citerons l'une de celles de la Sainte
Chapelle de Paris (cüfä sud, phi-S du sanctuaire), et pafmi cdllbs düinotonülitd fi-nidc
excessive, la rose du nord de Notre-Dame de Paris,