[ VITRAIL l 378
casse un de ces morceaux de verre, la coloration rouge se montre par
stries ou paillettes inegalernent reparties dans cette doublure du verre
blanc verdatre, ainsi que l'indique la section (fig. 1). Ce procede de colo-
ration par paillettes s'entrecroisent inegalement donne au ton rouge
un aspect jaspe, miroitant, diune grande puissance. On comprendra, en
effet, que la lumiere passant a travers le verre et venant frapper les
lamelles de rouge fouettees dans la päte, se refletant reciproquement,
doive produire une coloration d'une intensite et d'une transparencesans
egales. Chaque lamelle de pate rouge produit l'effet d'un paillon, et l'on
T9
JTZÜS
voit a la fois une coloration rouge translucide et un eclat rouge reflete
(les lamelles voisines. Plus tard: a dater du milieu du XIVe siecle, le verre
rouge est obtenu au moyen d'une doublure extrernement mince sur un
verre blanc verclatre ; le rouge n'est plus fouette dans la pate, mais appose
sur elle, en faisant la boudine.
Aussi ce verre rouge donne-t-il une coloration plus egale et, de pres,
plus puissante que celle des verres des X116 et X111" siecles: mais a dis-
tance, Feclat de ces verres doubles est. moins lumineux, moins fin; il
est souvent lourd, ecrasant dans l'ensemble ; en un mot, l'effet decoratif
est moins bon. Cependant Foperation de la doublure des boudines don-
nait encore certaines inegalites, des stries plus ou moins colorees, qui
conservaient au ton une certaine transparence. Aujourdihui, les verres
rouges doubles sont parfaitement egaux de ton, et pour les employer, les
peintres verriers sont obliges, s'ils veulent obtenir une coloration fine a
distance, de les jasper par des moyens factices. Au X112 siecle, on n'avait
pas les jaunes obtenus avec des sels d'argent ; les jaunes etaient des
verres blancs enfumes, et detait le hasard qui les donnait, ainsi que l'in-
dique Theophile 1.
Les jaunes de sels d'argent ne datent que du Xrv" siecle ; ils ne sont
qwappliques sur le verre blanc.
Au point de vue decoratif, les verres en boudines, ou grossierement
etendus, presentaient un avantage. Gomme ces verres etaient teints dans
la masse, au moins pendant les Xll" et Xme siecles (sauf le rouge), les dif-
ferences d'epaisseur de la feuille de verre laissaient apparaitre des de-
gradatlons de tons que les artistes verriers employaient avec beaucoup
d'adresse, en coupant le verre de maniere que la partie la plus mince se
trouvat du cote du clair. Meme pour les fonds unis, ces diffcrences d'epais-
coloräs,
Il, cap. vu. Voyez, pour ce qui concerne la THbPiCHÜOII (105 verrvs
du verrier, par M. Bontemps (Paris, 1868).
1 Lib.
Guide