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au milieu du huit. Uextremite superieure de la bouteille etait alors
presentee a la flamme; puis on operait comme precedemment en elar-
gissant l'ouverture. Le morceau de verre ainsi dispose, on le separait de
la canne et on le portait au four de refroidissement. (les verres, qui
avaient la forme que donne la figure 0, etaient remis au feu pour etre
dilates, fendus et aplanis On em-
ployait aussi le procede des verres en
boudines, plus rapide et plus simple. l, 0
L'ouvrier soufflait une vessie; il en 7.5,
presentait Yextremite inferieure a la
flamme, comme il est dit plus haut; g
puis, dilatant cette extremite, il faisait lfliulf
pivoter treswapidement la canne : les l Il,
bords dilates du verre, par l'effet de la ' X X
force centrifuge, tendaient a s'eloigner
du centre, et l'on obtenait ainsi un
disque concentriquement strie, plus
epais au centre que vers les bords. Les
verres ainsi aplanis, soit d'apres la
premiere methode, soit d'apres la seconde, etaicnt primitivement colores,
dans le creuset au moyen cfoxydes metalliques. Theophile ne parle pas
de verres doubles; et, en effet, les vitraux des x11" et X1118 siecles n'en
montrent point, sauf pour le rouge. Encore voit-on des morceaux d'un
beau rouge orange du X116 siecle, qui sont teints dans la masse 2, ou tout
au moins 51 moitiä environ de leur epaisseur. Cette fabrication du rouge
doit etre une tradition antique.
En effet, les cubes de verre qui composent les mosaiques de l'inte-
rieur de Peglise Sainte-Sophie de Constantinople, et sur lesquels une
feuille d'or est appliquee, sont generalement d'un beau rouge chaud,
translucide, avec strates d'un ton sombre opaque. Les strates rouges
translucides ont 3 ou L; millimetres depaisseur, et donnent une belle
coloration ui rappelle celle de certains verres rouges du xutsiecle.
Mais des cetlte epoque on obtenait le verre rouge par un autre procede.
L'ouvrier souffleur avaitdeux creusets remplis de verre blanc verdatre
au four. Dans l'un des deux, on jetait des raclures ou paillettes de cuivre
rouge, et l'on remuait; immediatement le souffleur cueillait une boule
de verre blanc dans l'un des creusets, et il la plongeait dans le second
creuset tenant en suspension des lamelles de cuivre. Il egalisait la prise
sur une pierre chaude, soufflait et operait comme il est dit ci-dessus.
Aussi obtenait-on des verres doubles, dans la moitie, au plus, de Fepais-
seur desquels la coloration rouge se presente _comme fouettee. Si l'on
1 Voyez Thäophile, Diversarum artium Scheai, lib. II, cap. vr et 1x.
2 On fabrique encore il Venise des verres rouges d'un ton tries-doux, teints dans
masse. Ces verres rappellent beaucoup certains ächantillons du me siäcle.
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