Volltext: [Tabernacle-Zodiaque] (T. 9)

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encore de sa petite main droite et tient une sphere ou un livre dans sa 
main gauche, mais qui, plus tard, passe son bras droit derriere 1e cou 
de sa merc et joue avec un oiseau. Alors le visage de la mere sourit 
et se tourne parfois vers la tete de l'enfant. C'est la mere par excellence, 
la femme revctue d'un caractere divin, et c'est bien s elle, en effet, que 
la foule s'adresse; c'est elle qu'elle implore, c'est en son intervention 
toute-puissante qu'elle croit, et l'enfant n'est plus dans ses bras que pour 
marquer l'origine de cette puissance. 
Bien entendu, nous ne pretendons ici, en aucune facon," discuter la 
question dogmatique; nous ne faisons que rendre compte des transfor- 
mations qui furent la consequence de l'intention laique dans la reprä- 
sentation de cette partie de l'iconographie saeree. Le mouvement des 
esprits religieux vers le culte de la Vierge acquit, pendant le X1116 siecle, 
une importance telle, que parfois le haut clerge s'en emut ; mais il 
 n'etait pas possible d'aller a l'encontre. On ne s'adressait plus, dans ses 
prieres, qu'a la Vierge, parce qu'elle etait, aux yeux des tideles, l'inter- 
mediaire toujours compatissant, toujours indulgent et toujours (iggnn; 
entre le pecheur et la justice divine. On concoit combien ce sentiment 
fut, pour les artistes et les poetes, une ifläpllisäble Source de sujets. Cela 
convenait d'ailleurs a l'esprit fraucais, qui n'aime pas les doctrines 
absolues, qui veut des palliatifs a la loi, et qui croit volontiers qu'avec 
de l'esprit, un heureux tour, un bon sentiment, on peut tout se faire 
pardonner. 
Pour le peuple, la Vierge redevenue femme, avec ses clans, son insis- 
tance, sa passion active, sa tendresse de ca-zur, trouvait toujours le 
moyen de vous tirer des plus mauves cas, pour peu qu'on Pimplorat 
avec ferveurl. Dans les legendeS des IHIPHCIBS dus ä la Vierge, si nom- 
breuses au xme siecle, parfois PCfätiHlfeS, S011Vent pueriles, ily a toujours 
un cote gaulois. C'est avec une digmte douce et fine que la Vierge sait 
faire tomber le diable dans ses propres pieges. Les artistes, particulie- 
rement, semblent posseder le privilege d'exercer l'indulgente sollicitude 
de la mere du Christ; musiciens, POÜÜÜS, PÜiHtFGS et sculpteurs lui rendent- 
ils aussi a l'envi un hommage auquel, en sa qualite de femme, elle ne 
saurait demeurer insensible.  
Toujours presente la ou son intervention peut sauver une ame ou pre- 
venir un danger; exigeant peu, afin de trouver plus souvent l'occasion 
de faire eclater son inepuisable charite ; ses conseils, quand parfois elle 
en donne, sont simples et ne s'appuient jamais sur les recriminations ou 
les menaces. Telle est la Vierge que nous montrent les legendes, les 
poesies, et dont les sculpteurs et les peintres ont essaye de retracer 
l'image. C'est 1a, on en conviendra, une des plus touchantes creations  
du moyen äge et qui en eclaire les plus sombres pages. 
Viäfge: 
1 Voyez la lägende de Thäophile (Rutebeuf). Voyez le Livre des miracles de la 
manuscrits de la bibliolhieque du säminaire de Soissons.
	        
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