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forme n'est que le resultat combine des moyens employes ; 3" parce que
toutes leurs parties sont concues de maniere a satisfaire aux besoins
pour lesquels ils sont eleves, et a assurer leur stabilite et leur duree;
b" parce que leur decoration procede suivant un ordre logique et est
toujours soumise a la structure; 5" parce que cette structure elle-meme
est sincere, qu'elle ne dissimule jamais ses procedes et niemploie que
les forces necessaires.
Nos monuments du moyen fige n'ont pas six unitäs, ils ont Funitä. Les
articles du Dictionnafrc font assez ressortir cette qualite, pensons-nous,
pour qu'il ne soit pas nccessaire de s'etendre plus longtemps sur son
importance.
VANTAIL, s. m. (vantail, avis, huis). Valve de menuiserie, tournant sur
des gonds ou pivots, fermant la baie d'une porte. Il etait diusage, dans
Fantiquite grecque, de suspendre souvent les vantaux au moyen de
deux tourillons tenant au montant de feuillure. (les tourillons entraient
dans deux trous cylindriques menages sous le linteau et a Fextremite du
seuil. Ce procede primitif obligeait de poser le vantail en construisant la
porte. On voit encore des vantaux ainsi suspendus aux portes de monu-
ments de la Syrie septentrionale qui datent des IVÜ et va siecles. Il faut
savoir que ces vantaux sont de pierre (basalte generalement), et qu'il
ifetait pas possible de les suspendre autrement, puisqu'on ne pouvait y
attacher des pentures. Toutefois ce procede fut applique dans les Gaules
aux portes de bois, et nous retrouvons cette tradition conservee jusque
vers la fin du XVI" siecle pour les constructions rustiques, notamment
dans le Nivernais et en Auvergne.
Ces vantaux primitifs se composent d'un montant de feuillure A
(fig. l) pris dans un arbre branchu, de maniere a trouver la traverse
haute B dans le meme morceau. Cette traverse haute s'assemble en C
dans un montant de rive D, qui recoit egalement le tenon E d'une tra-
verse basse. Des planches epaisses sont chevillees sur cette membrure,
qui n'est apparente qu'a Finterieur. Les deux tourillons a et b entrent
dans les trous cylindriques a', b', menages dans le seuil et dans une pierre
tenant au jambage. Dans cette structure, il n'y a pas un clou; le tout
est maintenu par des chevilles de bois. Ces sortes de vantaux sont doubles
habituellement, et leurs montants de rive battent sur un arret tenant au
seuil et sur une traverse haute, de bois. Ils etaient fermes, a Yinterieur,
par une barre de bois entrant dans les chantignoles G chevillees sur les
montants de battement. Il y a tout a croire que cette faqon de vantail
remonte aux Gaulois, puisqu'on trouve encore la trace, dans des con-
structions privees de Yepoque gallo-romaine, de ces trous cylindriques