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ordinairement qu'un simulacre, et le corps etait depose au-dessotis, dans
une fosse ou un petit caveau. Ce fut aussi vers cette epoque que l'on se
contenta souvent de placer sur le cercueil enterre une dalle gravee on
une lame de bronze representant le defunt. La partie principale du toni-
beau, le sarcophage, ou plutot son simulacre, ne fut bientet qu'un
accessoire, un veritable socle portant des figures couchees, et le monu-
ment, ontre ces statues, se composa de dais eleves ou de sortes de cha-
pelles en facon de larges niches.
Les tombeaux du moyen age peuvent donc etre divises en trois series :
la premiere comprend les sarcophages proprement dits, plus ou moins
decores de sculptures, mais sans representation d11 defunt; sarcophages
apparents, places au-dessus du sol; la seconde, les socles poses sur une
sepulture, portant parfois l'effigie du mort, et places, soit dans une sorte
de niche ou petite chapelle, soit sous un edicule en forme de dais; la
troisieme, les tombes plates posees au niveau du pave des eglises, gravees
ou en bas-relief, et formant comme le couvercle de la fosse renfermant
le cercueil.
Les sarcophages contenant reellement les corps, sans effigie, ne se
trouvent guere passe le x11" siecle, mais ils sont tries-nombreux pendant
les periodes merovingienne et carlovingienne.
Voici (fig. l) (Iuelques-unes des formes qdaffectent ces sarcophages
Pendant les Xle et x11" siecles, on creusa encore des sarcophages rec-
tangulaires, comme pendant la periode gallo-romaine, avec bas-reliefs
sculptes sur les parois. Nous citerons, entre autres, le sarcophage de
saint Hilaire le Grand, de Poitiers, dessine par üaignieresfCollect. BOKI-
Mienne), et qui datait du x1" siecle; celui de saint Hilaire, pres de Gar-
cassonne, du X110 siecle; ceux des comtes de Toulouse, places contre les
parois du transsept meridional de Saint-Sernin de Toulouse, x16 et x11"
siecles. Ces derniers ont me poses sur des colonnettes, dans une sorte
de petite chapelle exterieure, vers la fin du X118 siecle. Dans les provinces
meridionales, la Provence, le Languedoc, le Lyonnais, l'usage de deposer
les corps dans des sarcophages de marbre persista longtemps: c'etait une
habitude antique conservee chez ces populations. Au musee de 'l'otilouse,
on voit des sarcophages du XlVe siecle, qui affectent absolument la forme
des cuves sepulturales romaines, mais qui sont decores d'ornements et
d'attributs qui appartiennent a cette epoqne avancee du moyen aigre "l. Les
1 A, dessus et bout d'un des sarcophages ruerovingiens de Saint-Denis; B, sarcophage
de saint Andoche (dom Plancher, Hzist. 11e Bourgogne, t. Il, p. 520); C. couvercle d'un
sarcophage dans Feglise de Saint-Hilaire de Poitiers, Vllle siecle.
7 Sur les sarcophages des derniers temps de l'empire. romain, on voit tries-souvent
des representations sculptecs de chasses. Cette tradition se retrouve encore dans des
nlonumeixts funeraires du x11" siecle. ll existe au musee de Niort, entre autres, un sari-o,
phage de cette epoque, sur le couvercle duquel sont repräscntes un seigneur et sa femme,
ä cheval, chassant au faucon; puis, au milieu d'arbres, un homme qui tend des pan-
neaux propres a prendre des oiseaux, un archer, des chiens et des liävres.