L TUILE 1 328
vides; dest-a-dire que l'espace laisse entre chaque chevron etait egal
a la largeur meme du chevron. (les chevrons avaient, lorsqu'il s'agissait
de couvrir en tuiles, 0'",11 (faible) de large (li pouces); ils laissaient
donc entre eux un intervalle de Li pouces. Mais ces chevrons n'etaient
pas egaux d'epaisseur (voy. fig. 5 bis) : les inaitres chevrons portant
fermes avaient 01'211; (de 5 a 6 pouces); les chevrons intermediaires, ou
chanlattes, n'avaient que 0'208 (3 pouces zvoy. en A).
L'espace entre les axes a, b, c, etait donc de 0'222 (faible). Sur ces
chevrons etaient clouees les lattes de chene, espacees les unes des autres
de 0'",115. Or, la tuile (voy. en B) possede, comme nous l'avons dit, un
crochet e par-dessous, et un trou t, crochet et trou menages au tiers de
la largeur de la tuile. Donc, lorsque l'ouvrier voulait couvrir, il accro-
chait la tuile a la latte de maniere que le trou se trouvat sur le chevron.
puis il enfoncait un clou ou meme une cheville de bois, par ce trou,
penetrant dans le chevron. Les trous se trouvant tantot a la droite,
tantot a la gauche, les rangs de tuiles superposes avaient toujours les
trous et les crochets sur une meme ligne; cfest-a-dire, les crochets au
droit des lattes, les trous au droit des chevrons (voy. en C une portion
de couverture oü les tuiles sont prescntees la pose en train, et en C' le
geometral de la couverture avec la pose des tuiles). Ces tuiles, que l'on
trouve encore frequemment sur les edilices de la Champagne, et parli-
cillierement a Troycs, sont tres-bien faites, les crochets bien soudes
avec enipattemcnts lateraux (voy. en B). Elles sont legerement convexes
[iar-dessus pour bien pincer la pente et ne donner point de prise au
vent. Les crochets ont 012016 de saillie. Ceux-ci, se trouvant toujours
entre les chevrons, mordaient completement la latte; la tuile etait (leja
maintenue toute seule, sans que le couvreur eüt besoin d'y mettre la
main. Il "pouvait alors enfoncer le clou ou la cheville dans le trou, clou
ou cheville qui mordait en plein bois du chevron. Nous avons dit que
l'espace entre les chevrons d'axe en axe etait de 0'222 (faible). Or, les
tuiles ayant 0"',215, en tenant compte des 0,002 ou 0,003 de jeu entre
chaque tuile, on voit que la largeur de ces tuiles correspondait exacte-
ment aux entre-axes des chevrons. On comprend combien devait etrc
durable une couverture ainsi faite, les tuiles etant d'excellente qualite.
Le pureau de ces tuiles n'est que de 02115. Or, ces tuiles ayant 0'235 de
longueur, il y a toujours, sur le comble, trois epaisseurs de lames de
terre cuite. Uepaisseur de ces tuiles champenoises est de 0'",022 (10 lignes).
ll etait fabrique des tuiles en forme de trapeze pour la partie des cou-
vertures le long des aretiers, et encore aujourd'hui les tuiliers champe-
nois sont tenus de fournir ces tuiles biaises sans augmentation de prix
(voy. en D).
Voici quelles etaient la dimension et la forme de la tuile dite du
comte Henri (fig. 6). Cette tuile, plus petite que la precedente, est habi-
tuellement emaillee sur le pureau, dest-a-dire de a en b. Sa rive infe-
rieure dest biseautee pourldonner une couverture plus unie et ne laisse;-