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la poussiere arretee dans ces canaux, Yhurnidite aidant, developpe des
mousses et des vegetzitions qui envahissent les toitures. Par les bour-
rasques d'hiver, la neige s'introduit sous les couvre-joints et pourrit les
charpentes j son poids augmente beaucoup celui de ces couvertures deja
tres-lourdes, et fatigue les chevronnages. Si la pente est tres-laible, par
les temps de pluie fine ehassee par le vent, l'eau s'introduit entre les
tuiles, qui se recouvrent seulement d'un tiers. Si la pente est assez pro-
noncee pour assurer Yecoulement des eaux, les tuiles, ebranlees par le
vent, glissent les unes sur les autres, et il faut sans cesse les relever. On
chercha donc un autre systeme de couverture de terre cuite, et l'on
commenca par fabriquer de grandes tuiles plates de 0'233 (l pied) de
long sur (10 pouces) de largeur, et d'une epaisseur de 0'202?
(10 lignes). Ces preniicres tuiles plates (nous disons premieres, parce que
ce sont les plus anciennes que nous ayons pu trouver et dont la fabrica-
tion remonte a la {in du x16 siecle) paraissent avoir ces fort en usage en
av.
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Bourgogne et dans une partie du Nivernais pendant le xne siecle. Elles
sont bien planes, avec un rebord a la tete par-dessous, formant crochet
continu. Ce rebord (voyez iig. 5) reposait sur des lattes de merrain,
epaisses, larges et formant presque un endolemenl (voyez en A). A
Cluny, a Mäcon, ä Vezelay, on trouve encore de ces sortes de tuiles
depuis longtemps hors d'usage et employees comme tuileaux, ou aban-
donnees dans les debris qui remplissent les reins des voütes dlanciens
ediüces.
Mais la province ou la tuile parait avoir (ite etudiee avec le plus de
soin, est la Champagne. Il y a la tuile dite ordinaire et la tuile dite du
comte Henri. La premiere a 0'235 sur 0"',215 de largeur (13 pouces
sur 8). Ces tuiles (dont les plus anciennes remontent au X111" siecle) sont
1 Voyez CHARPENTE-