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pendant les xve et xvte siceles. A la meme epoque, dans beaucoup de
portails (Feglises, la Trinite se montre ainsi : Le Pere assis, coiffe de la
tiare, tient le Christ en croix devant lui. De la bouche du Pere descend
la colombe sur le crucifix. (les diverses representations ont un interet;
elles indiquent la marche de l'art comme expression sensible des ide'es
theologiques selon le temps. Pendant les premiers siecles on redoute
evidemment liexpression trop materielle d'un mystere qui doit rester
impenetrable. Le Fils-est un agneau, FEsprit une colombe, le Pere une
voix ou une main sortant d'une nuee. Plus tard l'artiste se rassure,
il donne aux trois personnes divines Yindividualite. Elles sont separees,
distinctes, mais semblables et assises sur un trone commun. Puis on
cherche a faire comprendre, par un artifice materiel, Funite des trois
personnes. Au KV" siecle, c'est une sorte de probleme geometrique dont
la solution est posee devant les "üdeles comme une enigme; ou encore
c'est un jeu d'artiste, comme cette
Z tete a trois visages. Au XVIe sieele,
p, A on adopte une forme anterieure,
dl] mais peu repandue, celle de la dis-
W tinction absolue des trois per-
sonnes, en raison du rclc que leur
attribue Yidee chretienne. Le Pere
est le personnage immuable; le
, Fils, le redempteur; et PEsprit,
.j f Pemissaire emane du Perej, amour,
K selon saint Augustin et saint Tho-
mas d'Aquin. u J esus, ayant etc
Ml. a baptise, sortit de l'eau sur-le-
'M "ä Ü" j a champ, et voila que les cieux lui
, an," a u furent ouverts et qu'il vit YEsprit
f? (1 de Dieu descendant sous la forme
v a d'une colombe et venant sur
g. u lui. Alors une voix du ciel dit:
u Celui-ci est mon fils bien-aime
a en qui je me suis complu 1. n Il
est donc assez important de faire ces distinctions des caracteres donnes
a la Trinite üguree dans les monuments anciens.
Le moyen äge admet aussi une flfrinite du mal. De meme que les theo-
logiens avaient pretendu trouver le reilet de la Trinite sainte dans l'aime
humaine : volonte, amour, intelligence, confondus en une substance,
ils supposerent le mal avec des facultes correspondantes. Des sculptures,
des peintures de vitraux et de manuscrits representent en effet la Tri-
nite satanique (fig. 3) 2. Cette miniature du X1118 siecle montre le pecheup
1 Matthicu, m, 16, 17.
2 Mtss. ancien fonds Saint-Germanu
n" 37, Psalnn,
Biblioth. impair.