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TIKIFORIUM
l'arc D, qui n'est plus qu'un simulacre, puisque le veritzilale arc de
decharge est en C, beaucoup plus bas et simplement bombe (voy. la
coupe). Le triforium ainsi retreci n'ayant plus a etre couvert par un
comble en appentis, mais simplement par un dallage G (voy. la coupe),
on pouvait ouvrir les fenetres hautes immediatement au-dessus de
l'arc D (voy. la fig. 7), et meme, si le constructeur n'avait pas tenu a la
conservation de cet arc, il eüt pu descendre l'appui de la fenetre jusquüi
ce dallage G. Bien entendu, ce parti exigeait imperieusemcnt la structure
(Yarcs-boutants pour maintenir les hautes voütes, car on n'avait plus la
ressource des demi-pignons noyes sous les combles en appentis du trifo-
rium voüte, pour remplir cette fonction, ainsi que cela avait etc pratique
a Saint-Germer.
Un autre monument, contemporain de Feglise de Saint-Leu d'Esse-
rent, donne a la fois le triforium avec voütes et le triforium etroit eclaire
par des fenetres : c'est la petite eglise de Moret (Seine-et-Marne). Les
parties paralleles du chceur de cette eglise posscdziient une galerie de
premier etage ou triforium voüte au-dessus des ailes; mais l'abside,
semi-circulaire, sans collateraux, possede, ail-dessus d'un Fiillg de fene-
tres basses, un triforium dont la composition originale nous montre
une suite de lunettes ou roses sans meneaux, entre lesquelles est menage
un passage. La vue perspective (fig. 7 bis) explique cette singuliere struc-
ture. En A, est le triforium projete conformement a la methode de l'Ile-
(le-France, dest-a-dire voüte. Un degre pose derriere le parement B
monte au triforium de l'abside, qui n'est plus qu'un passage traversant
les piles et s'ouvrant sur le dehors et sur Pinterieur de Feglise par des
roses. On remarquera que ces roses (voy. le plan en P) ne sont pas per-
cees normalement a la courbe de l'abside, mais sont biaisees de maniere
a etre vues de Fentrce du chceur. Penetrant un cylindre, ces oeils n'ont
jamais etc garnis de meneaux g leurs vitraux, qui sont poses dans le cercle
exterieur, ne sont maintenus que par des armatures de fer. Les details
de cette partie de Feglise de Moret sont du meilleur style des premieres
annees du X1110 siecle. Il ne faut point oublier qu'a Peglise de Mantes
(Seine-et-Oise), il existe un large triforium voüte comme celui de la
cathedrale de Paris, eclaire par des roses ou (cils circulaires, et que ce
triforium, au-dessus du collattärzil de l'abside, presente une disposition
qui, bien que concue (Fapres des donnees tries-monumentales, parait
avgir fgupni Pidäg de. 1a COIHPOSlÜlOH ClG celui de MOFBÜ. LB tPlfOFlUIII
absidal de Mantes date des dernieres annees du XIIÜ siecle. Soit que
l'architecte ait voulu eviter les diflicultes resultant de la combinaison de
voütes sur plan annulaire, soit qu'il ait craint la poussee de ces voütes
ä Fexterieur du cylindre (poussee qui, a Notre-Dame de Paris, est neu_
tralisee par une suite düircs-boutants assez compliques, eleves sur le
second collateral), parce qu'il n'avait qu'un bas cote et que la construc-
tion etait faite evidemment avec parcimonie; le fait est que cet archi-
tecte a voüte le triforium absidal de Feglise de Mantes au moyen d'une