TIÜFORIUM
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le sol de la galerie. Des balustrades de bois ou de fer, placees entre ces
colonnes, permirent alors aux assistants, dans les tribunes, de voir le
pave de Feglise. Le parti mi-roman, mi-gothique, adopte a Saint-Ger-
mer, conserve les fenetres hautes M (fig. 5) de la basilique primitive,
grace a l'application du systeme de voütes d'arete en arcs d'ogive, tout
nouveau alorsl. Cependant ces fenetres superieures, tres-elevees au-
dessus du pave de Yeglise, n'eelairaient guere que les veütes; les fenetres
percees dans le mur du triforium (voy. la coupe en P) etaient trop eloi-
gnees de la claire-voie pour pouvoir donner de la lumiere a Finterieur du
vaisseau sur le sol; d'autant que ce triforium est bas, profond et que le
bahut fait ecran. L'architecte du cmur de Notre-Dame de Paris adopta
resolüment un autre parti; comme nous venons de le dire, il supprima
le bahut et eleva la voüte du triforium. Le maitre qui, peu apres, vers
1195, construisit la nef de la meme eglise, ameliora encore, au point de
vue de l'introduction de la lumiere dans la partie centrale du vaisseau,
les dispositions prises par son devancier. Il construisit les voütes du
triforium transversalement rampantes, atin de demasquer completement
les fenetres de cette galerie pour le publie qui se tenait sur le pave de la
nef. A l'article CATHEDRALE (fig. 2, 3 et li), nous rendons compte de cette
disposition, assez clairement pour qu'il ne soit pas necessaire d'y reve-
nir ici. A Notre-Dame de Paris, des roses remplacent les fenetres rectan-
gulaires qui, dans Yeglise de Saint-Germer, sont ouvertes dans le mur
auquel le comble en appentis est aclosse. Le passage de service interieur
qui, a Saint-Germer, surmonte ces fenetres, n'existe pas a Paris, mais il
existe a la cathedrale de Noyon "l; et 1a, comme dans le croisillon semi-
circulaire de la cathedrale de Soissons, c'est un deuxieme triforium, ou
galerie etroite avec claire-voie en facon d'arcature, qui remplace les
roses et les fenetres rectangulaires?
Ces larges triforiums voütes etaient d'une construction dispendieuse
et ne pouvaient convenir qu'a d'assez grands ediiices. lls exigeaient,
pour trouver des fenetres dans les tympans des voütes hautes, une
surelevation des murs, afin d'adosser les combles en appentis qui cou-
vraient les galeries de premier etage. Leur utilite ne se faisait sentir que
lors des grandes solennites, et encore les deux ou trois premiers rangs
de fideles pouvaient, de ces galeries, voir ce qui se passait dans Feglise,
si toutefois, comme a Notre-Dame de Paris, a Mantes, a Saint-Remi de
Reims, les bahuts de pierre etaient supprimes. Pour des eglises baties
avec plus (Yeconomie et dans lesquelles il n'y avait pas d'occasion de
4 Voyez CONSTRUCTION, OGIVE, TRAVEE, VOUTE.
2 Voyez TRAVEE, fig. 5.
3 Voyez, 51 l'article ARCHITECTURE nnucmusz, la vue perspective du beau triforium
voütä (lu bras de croix sud de la cnthcdrale de Soissons. Voyez aussi, il l'article CON-
STRUCTION, fig. M et 113, la disposition du triforium du choeur de Fcglise Notre-Dame de
Chülous-sur-Marnc.