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pour y placer des choristes et des acteurs qui recitaicnt des mysteres
(levant la foule. Pendant les tournois, des tribunes de charpente recou-
vertes (Yetoifcs ct düäcus armoyes etaient construites sur l'un des cotes
de 1a lice et servaient d'abri aux seigneurs et aux dames. Mais ces ou-
vrages provisoires sortent du domaine de l'architecture.
TRIFORIUM, m. Mot en usage dans la basse latinite (forme du grec),
introduit (lans le vocabulaire de l'architecture par les archeologucs
anglais et qui s'applique aux galeries pourtournant intcrieurenient les
eglises, au-dessus des archivoltes des collaterauxl. Le triforium occupe
toute la largeur du collateral, ou n'est qu'une etroite galerie de service
adossee aux combles des bas cotes. La plupart de nos grandes eglises
du Nord possedent un triforium, qui n'est qu'une tradition de la galerie
(ambulatoire) de premier Otage de la basilique romaine. Quand le trifo-
rium prend toute la largeur du collateral, il est voüte a dater du com-
mencement du xnc siecle, et, des l'origine, sa fonction est determinee
plus encore par une necessite (le stabilite que par les besoins du service
de Feglise. Tant que les nefs des eglises etaient couvertes par (les char-
pentes apparentes, a l'instar de la basilique romaine, si l'architecte
elevait une galerie de premier etage, comme a Saint-Bemi de Rcims,
par exemple "l, il ne pouvait guere SOHQOF a la voüter; il se contentait de
bander un arc-doubleau au droit de chaque pile, arc-doubleau qui rece-
vait le solivage incline portant la couverture en appentis, qui etayait les
grands murs (le la nef, mais qui ne pouvait exercer sur ces murs une
poussce que la charge des parties superieures ne püt neutraliser. Ce fut
tout autre chose quand on prctendit remplacer les charpentes apparentes
par des voütes, et par des voütes en berceau. Ces voütcs sallaisserent
bientot entre les murs deverses sous l'action de leur pression oblique;
il fallut penser a maintenir ces murs dans leur plan vertical. C'est alors
qu'on eut Fidee de jeter longitudinalement sur les galeries de premier
etage un (lemi-berceau ou arc-boutant continu, pour contre-buter la
poussee du berceau central. Des la fin du XIG siecle, Yecole auvergnate
arrivait a ce resultat, dont on peut encore constater Yeflicacite, si l'on
visite les eglises (Ylssoire, de Saint-Nectaire, celles de Notre-Dame du
Port a Clermont, de Saint-Etienne de Nevers, et meme de Saint-Sernin
de Toulouse. Les arcs-doubleaux des galeries primitives (voyez figure 1
de l'article Timvlän) etaient conserves, et le solivage de bois incline etait
remplace par ce demi-berceau sur lequel on posait a cru la couverture
de tuiles ou de dalles.
La figure {l explique cette modification dans les procedes primitifs.
En A, on voit encore la travee de la galerie avec ses arcs-doubleaux au
droit des piles, et son solivage portant la couverture; en B, le solivage
1 Voyez du (lange, Glossaire.
2 Voyez Txmvrixa, fig. 1.