THAYEE
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modes de structure L'influence de ce "sgfstemc de larges travees voutees,
simples ou avec des collateratix presque egaux a la nef centrale, ne
s'eteudit guere au (ielft du Maine et du Berry vers le nord; et, ainsi que
nous le disions tout {t l'heure, on peut en retrouver un dernier souvenir
dans la composition des travees de la cathedrale de Bourges. De ce cote-
ci de la Loire, le systcme indique dans les exemples que nous avons
donnes (fig. 5 et 6) persiste pendant le xnic siecle, mais on abandonne
alors (sauf quelques cas assez rares) le mode de voütes avec are-doubleau
intermediaire, recoupant les arcs ogives, dest-ii-dire que les travees, au
lieu d'etre doublees, sont simples et portent chacune leur voute propre.
N'est-il pas evidentqtfil regue dans ces compositions de travees, pendant
la periode comprise entre 1130 et 1230, une liberte dont on ne saurait
meconnaitre la valeur et Fetendue? Aucune autre architecture ne se
preterait a des formes et a des aspects aussi varies sans sortir des prin-
cipes qui la dirigent. Or, cette souplesse n'est-elle pas la conseqtience du
systeme de structure admis? Et de ce que ce systemc de structure se
concilie avec la libcrte et y conduit, en faut-il conclure que cette archi-
tecture n'est autre chose qu'un procede suranne, n'ayant plus aujour-
d'hui d'application? Uetude attentive des proportions ne ressort-elle
pas des divers exemples qui viennent de passer sous les yeux de nos
lecteurs?
A dater de 1220 environ, la travee des nefs a oollateratix, dans les
edifices du Nord, est (leterininee d'une maniere plus precise. Les piliers,
egaux en epaisseur, portent (illilCUD les nerfs complets des voütes (Varele,
haute et basse; les murs, entre ces voütes, s'ouvrent largement, et sont
remplaces par des fenetres qui prennent toute la surface comprise entre
les piliers et les formcrets. C'est (Yapres ce principe qu'est conque la nef
de la cathedraled'An1iens, bzltic entre 1220 et 1230 2. Nous donnons
(fig. 10) une travee de cette nef, qui n'a pas moins de l12m,50 sous clef 3.
Le plan des piliers, au niveau du rez-de-chatissee, est trace en D, au
niveau de la galerie (triforium) en C. Cette galerie est fermee par un
mur mince M, auquel s'adosse le comble en appentis qui couvre le
collateral. On voit en G la fenetre du collateral, qui, elevee sur une
arcature et mur d'appui, comprend toute la surface qui existe entre les
piles engagees systeme pour les fenetres hautes F.
On voulut bientot supprimer meme les pleins qui formaient, derricrc le
comble du collateral, le triforiuml; les murs minces M furent ajoures,
et les combles couvrant les collateraux etablis en pavillons sur chaque
1 En A, est tracd le plan de la pile, avec le chemin de ronde au niveau a.
2 Voyez ARCHITECTURE RELlGIEUSEyÜg. 35; CATHEnnALE, fig; 19 et 20-
3 Notre figure, 51 cause du manque d'espace, et pour conserver la mänle dchellcfque
celle des präcddentcs (0,005 pour mL-tre), divise la travüc en deux parties; la partie B
surmontant, en exäcuüon, In partie A.
4 Voyez ÄRCIIITECTIÜIKE RELIGIEUSE, fig. 36.