f TnAvEa ] 250
ou {i tres-peu pres, a la largeur meme de ces nefs, mais elle se divise en
deux au moyen d'une pile intermediaire qui serta porter les arcs des
voütes du eollateral et a recouper les arcs ogives des hautes voütes.
Mais ce systcme, justifie dans une construction assez vaste, n'etait
guere admissible pour de petits editlces. Les piles intermediaires, dans
ces derniers monuments, eussent ete trop greles, inutiles et. encombrantes.
Les architectes les suppriment, ils ne conservent que les piles princi-
pales A (iig. 6), mais ils ne construisent pas moins les voütes conforme-
ment au principe que nous venons d'indiquer. Cette derniere travee qui
appartient a la nef de la petite eglise de Nesle, pres de Plle-Adam,
montre comme le constructeur a seulement eleve la pile destinee a
porter Yarc-doubleau intermedizlire I sur la clef de Yarchivolte du
collateral parce qu'il eut etc inutile, en effet, de faire porter cette pile
intermediaire sur le sol. En B, est tracee la coupe de la travee, et en D
le detail des bases des colonnettes sur les chapiteaux des piles mono-
cylindriques. (les deux exemples appartenant a deux edifiees de dimen-
sions tres-ditferentes, mais construits a peu pres a la müme epoque, font
ressortir une des qualites principales de cette belle architecture francaise
de la fin du xue siecle, Yunite d'echelle Les ecartements des piles, les
hauteurs de galeries de circulation G, les largeurs des baies, les mem-
bres des moulures, sont a peu pres les memes dans les deux monuments.
Nous pourrions saisir ces analogies dans les cathedrales de Paris, de
Senlis, de Soissons, de Laon, dans les eglises de Saint-Leu dlEsserent,
de Braisne, etc 3. Examinons maintenant une travee de nef de l'un des
plus grands monuments du commencement du xmc siecle, la cathedrale
de Bourges Ce vaisseau comprend une nef centrale et des doubles
collateraux dont les voütes sont a des niveaux differents. Ainsi (Fig. 7),
les voütes du premier collateral sont bandees au niveau A, et celles du
second collateral au niveau B, d'on il resulte que la nef centrale est
eclairee par les fenetres C, percees au-dessus du comble qui couvre les
voütes du second collateral. Dans la hauteur de ce comble regne une
galerie de circulation D, de meme qu'il en existe une seconde en E
au-dessus des voütcs du premier collateral. Les fenetres F eclairent les
voütes hautes. Ces voütes sont construites (Vapres le systeme precedem-
ment decrit; et l'on observera que les piles G, qui portent seulement
les zircs-doubleaux d'intersection, sont d'un plus faible diametre que
celles H, qui portent les ares-doubleaux et les arcs ogives.
1 La construction de Pcäglisc de Nesle (Seinc-et-Oise) date de 1175 environ. Cet Gdi-
fice est contemporain de la cuthodrale de Seulis et de Fäglise abbatiale de Saint-Leu
rPEssercnt.
2 Voyez ECHELLE.
3 Voyez, ä l'article CATHEDRALE, une traväe de Notre-Darne de Paris, fig. 11.
4 Voyez 1e plan de cette dglise 51 l'article CATHEDRALE, fig. 6, et Su coupe, PaovonrxoN,
7.