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tonne par ces berceaux du rez-de-ehaussee et par les arcs-doubleaux
de la galerie. Il nietait decore, suivant l'usage du temps, que par des
peintures 1.
Cet exemple d'une nef construite au commencement du x12 sieele
indique un premier effort pour sortir des donnees de la basilique
romaine antique. Ce sont des faisceaux de colonnettes qui remplacent
les colonnes monostyles, et des voütes portent deja le sol de la galerie
superieure. Cependant ces grands murs n'etaient relies dans leur deve-
loppement qu'a leur sommet,par les entraits des charpentes; ils n'etaient
pas construits avec les excellents materiaux et mortiers quemployaient
les Romains; ils bouclaient souvent ou se deversaient d'un cote ou de
l'autre. Leur aspect ne laissait pas d'etre froid, et les peintures dont on
les decorait, vues obliquement, poudrees par le temps, perdaient bien-
tot leur eclat. Les charpentes, a cette hauteur, ne pouvaient etre que
difficilement reparees, et si le feu y prenait, Pedifice entier etait perdu.
On songea donc a diviser lrancliemeut les nefs par travees apparentes,
accusees par de grands arcs-doubleaux. Un autre edifice du milieu du
x16 siecle nous fournit un exemple de ce nouveau parti : c'est Feglise
Notre-Dame du Pre, au Mans. Dans la nef de cet edifiee, chaque travee
comprend deux arcades (fig. 2). Une grosse pile a section (luadrangu-
laire, f-lanquee de colonnes engagees, alterne avec une pile cylindrique.
Au droit de chacune des grosses piles A est bande un arc-doubleau B.
Une ferme de charpente est posee au droit de la pile cylindrique C. Les
collateraux D sont fermes par des voütes (YZIPÜLO avec arcs-doubleaux
reposant sur les colonnes engagces des grosses piles et sur les chapiteaux
des piles cylindriques. Les chevrons de la charpente, poses longitudina-
lement, comme un solivage, portaient sur les pignons des grands arcs-
doubleaux B et sur la ferme intcrmediaire. Ce solivage, plus ou moins
decore, avec entrevous en madriers, formait lambris sous la couverture.
En F, est figure l'un des pignons des grands arcs-doubleaux avec le
lambris "l. Il ya tout lieu d'admettre que 1a nef de la cathedrale du
Mans etait originairement construite suivant ce principe. A Notre-Dame
l Au xne sieele, des voütes ayant ete construites sur cette nef et appuyees sur des colon-
nettes accolees aux piliers avec assez d'adresse, des arcs-boutants durent les contre-buter.
LcS berceaux des collateraux furent detruits, ainsi que les pilettes G, et des voütes (l'aire-te
les remplaceront. Cependant la disposition des voütes en berceaux perpendiculaires aux
murs fut conservee dans le transsept. Ces travaux ne purent quhlterer la solidite de Pedi-
fice bati de materiaux de petites dimensions; si bien qu'on dut (il y a quelques annees)
reconstruire les veütes hautes en materiaux legers et restaurer les parties inferieures.
Ces travaux ont malheureusement fait disparaitre des traces curieuses de la disposition
premiere. On voit encore cependant, sur plusieurs points, les sommiers S des arcs-don-
bleaux des collatäraux primitifs.
9 Cette disposition fut adoptee dans Peglise de San-Miniato, pres de Florence; elle etuit
assez frequente au milieu du x10 siecle dans nos provinces du Nord, et notamment dans
la Champagne.
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