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celle tu, ce qui etait la consequence du mode de trace et ce qui donne
d'ailleurs une meilleure proportion que si ces distances eussent etc
cgales, car alors lechmur eut paru trop profond pour le transsept.
Un autre monument de la meme epoque (1230 a 12h0) et de la meme
province presente une disposition de transsept fort remarquable : c'est
Yeglise de Notre-Dame de Semur (Gote-d'0r). Mais a Semur le bas cote
pourtournant le choeur, l'architecte a etabli des chapelles laterales
parallelement aux parties droites de ce bas cote, de maniere a laisser
(la nef etant tres-etrolte) la place necessaire aux Iideles les jours de
111m1. Il est rare de rencontrer dans nos eglises paroissiales ou colle-
giales de Flle-rle-France, de la Champagne, de la Picardie et de la Nor-
mandie, des partis aussi larges et bien appropries au service. Dans ces
(lernieres provinces, les transsepts des eglises paroissiales du x11" siecle
et du commencement du X1110 sont peu (Stendus, encombres par des
piliers epais, eu egard aux vides, et ce n'est qu'en 1250 que ces edilices
religieux du second ordre prennent de l'ampleur.
Par compensation, les dispositions des transsepts de nos cathedrziles
du Nord qui en sont pourvues, comme Laon, Reims, Amiens, Chartres,
sont tracees avec une ampleur et une entente des grandes reunions
publiques qui ne laissent rien a souhaiter (voyez a l'article GATHEDRALI-Z
les plans de ces edilices). Largement eclaires par les roses qui s'ouvrent
dans les pignons des croisillons et par des galeries ajourees, donnant
entree, du cote du choeur, dans de doubles collateraux, perees le plus
souvent de portes sur les voies publiques, ces transsepts de nos grandes
cathedrales sont la plus belle disposition qui ait jamais etc zidoptee pour
reunir sur un point une grande affluence de monde. Aussi les XIVE et
xve siecles n'apporterent-ils aucun changement a ces dispositions.
Les doubles transsepts avec doubles absides, l'une a l'orient, l'autre
a l'occident, adoptes assez frequemment par Peeole ifhenane pendant
la periode romane et jusqu'au x11" siecle, ne se trouvent en France que
dans les provinces de FEst. Les cathedrales de Verdun et de Besanqon
possedaient de doubles transsepts avec tours dans les angles rentrants
des absides, celles-ci n'etant point entourees de bas cotes (voyez ARCHI-
TECTURE RELIGIEUSE, Hg. 39; voyez aussi le plan de l'abbaye de Saint-
Gall, ARCHITECTURE DIONASTIQIJE, Hg. l).
En France, beaucoup de nos eglises abbatiales et cathedrales du Nord
avaient des tours elevees sur les ailes des transsepts. Cette disposition
existe a Notre-Dame de Reims, a Chartres, a Laon, aux eglises abbatiales
de Saint-Denis, de Cluny, de Vezelay, etc. Quelquefois de vastes porches
s'ouvrent sur les extremites des bras de croix; mais ce parti, si franche-
ment adopte a la cathedrale de Ghartres, est posterieur d_e quelques
annees a la construction du transsept. Apres les desastreuses guerres
contre les Albigeois, la plupart des eglises qu'on rehatit dans le Lan-
Voyez, Archives des nzonumenls historiques, les plans et les coupes de cet C-diüce.