229 [ TRANSSEPT ]
tements de piles furent conserves) par des biais, qui paraissent fort
etranges, si l'on ne se rend compte de l'etat des constructions anterieures
qu'on pretendait conserver vers l'abside.
Les piles B du sanctuaire furent refaites fi neuf, celles T du rond-point
sur des socles du xnc siecle. Celles B furent fondees a nouveau dans la
Crypte, en passant a travers les voütes carlovingieiines. Un se contenta
de reliatir sur la vieille fondation les piles qui portent sur l'angle de
l'abside nierovingienne; mais, au lieu des trois travees D, on n'en fit que
deux, et les (fmiiiairclieineiits montant au sanctuaire furent reporte-s en E.
Des chapelles furent etablies en F au niveau du sol du sanctuaire. Une
des portes de l'ancien transsept de Suger fut remontee en G Saint
Louis voulut refaire a neuf les tombeaux de ses predecesseurs. Ces tom-
beaux furent disposes en H, e'estÄa-dire sur l'emplacement qu'ils avaient
occupe dans les eglises precedentes. Celui de Dagobert s'eleva en L,
iPbs-probablement sur le lieu oii la tradition placait la sepulturcg. Alors
10 choeur des religieux s'etendit dans la nef depuis le transsept jusqu'au
point M, et le public put circuler dans les collateraux et traverser les
bras de croix. Des chapelles furent dediees en N et en P. Beaucoup plus
tard cette derniere fut occupee par le tombeau de Franeois l". Au
XW" sicele, on eleva d'autres chapelles le long du collateral nord, en R.
Les sepultures des abbes remplirent le croisillon S.
Ces plans Superposes ont cela d'interessant, qu'ils nous font recon-
naitrc les modifications que le temps apporta dans les usages monas-
tiques de yune des plus puissantes abbayes de France. D'abord, comme
dans Peglise primitive, le transsept, tres-etendu, relativement a la
largeur de la nef, est fait pour contenir et enelore les religieux, qui
n'ont avec les fideles aucune communication. Puis, sous les Carlovin-
Siens, tout en maintenant la disposition du transsept primitif, on y
ajoute un Sanctuaire profond, qui fait comme une seconde eglise propre
il l'exhibition des reliques. Sous Suger, ce sanctuaire äelargit, se garnit
de chapelles nombreuses, et le transsept s'ouvre davantage sur la nef.
Enfin, au xiiiesieizle, la cloture monastique, dans Feglise, n'est plus
absoiuc; 1G Chmul. des religieux est completement entoure ücleles,
C1111 ont acces partout comme dans les cathedrales, excepte dans le
Sanctuaire Qggupe par les reliques, et dans le choeur entoure de stalles,
clos par un jube vers la nef et par des grilles basses sur les (leuxcroisil-
lons. On observera que, dans cette eghse particulierement.veneree, ce
qui se modifie le moins, c'est le transsept; jusqu'aux derniers travaux
entrepris, il demeurea la meme place. L'autel reste encore, au XIlIe siecle,
' Unc- opärntinn analogue fut faite ä la cnthddralc de Paris, 51 celles de Bourgcs et de
Chartrcs. Les sculptures du xnff siäclc furent jugäcs dignes dT-trc consul-raies ct furent
Wmontäes dans les constructions du xme.
2 En fouillant tout le centre du transscpt, nous avons trouvd, au-dcssous du sol de
Fäglisc de Dagobert, de nombreux sarcophages märovingicns. (Vuyoz TOMBEAU, lig. i.)