[ TRANSSEPT ] 222
Fannee et exposes au milieu de Feglisel. Ce programme trace pour la
construction des eglises benedictines et cisterciennes, vers le commence-
ment du x11" siecle, fut rigoureusementsuivi pendant les siecles suivants.
Au contraire, nous voyons les plans des cathedrales s'elever en France,
suivant les provinces, sur des plans varies, et, dans ces edifices, le trans-
sept, si franchement et universellement adopte pour les eglises benedic-
tines et cisterciennes, ne se montre que cit et la ou a une epoque relati-
vement recente. Certaines eglises meridionales et du centre, comme la
cathedrale d'Angouleme, comme celle d'Angers, du Mans (ancienne), de
Langres, d'Autun, ont seules le privilege de posseder des transsepts accu-
seszj, mais ces monuments sont anterieurs au mouvement qui, dans le
Nord, fit reconstruire toutes les cglises episcopales. Nous avons suffisam-
ment explique ailleurs la nature et l'importance de ce mouvement poli-
tique, pour qu'il ne soit pas necessaire de revenir ici sur ce sujet. Il nous
suffira de constater ce fait : que la majeure partie de ces cathedrales
commencees pendant la seconde moitie du X110 siecle, dans le domaine
royal, ont ete primitivement elevees sans transsept. Les cathedrales de
Senlis, de Meaux, n'avaient point de transsept; celle de Paris fut certai-
nement projetee sans cet appendice3; celle de Bourges n'en a point, et a
Sens il est facile de reconnaitre comment il fut etabli longtemps apres
la construction de Fcglise cathedrale.
Des fouilles reeemment faites dans cet edilice, sur notre demande,
par M. Lance, architecte diocesain, et relevees avec le plus grand soin
par M. Lefort, inspecteur des travaux, ont mis 51 decouvert non-seule-
ment les fondations, mais les assises basses des piles anciennes dans
l'axe du transsept actuel. La figure 6 donne le plan de la partie poste-
ricure de la cathedrale de Sens. Ce plan, restitue d'apres les fouilles,
ne laisse voir qu'un embryon de transsept indique par les deux cha-
pelles, C, C4. La nef et les collateraux sont divises par travees egalcs
sans interruption, les espacements entre les piles sont meme dtune regu-
larite parfaite. Alors (a la {in du XIIÜ sieele) la cathedrale de Sens se
rattachait donc au plan qui semblait adopte pour les eglises episcopales
du domaine royal, comme disposition generzile, bien qu'elle conservat
des points de rapport avec les monuments de Champagne, et notam-
ment avec la cathedrale de Langres 5. La place de Parcheveque etait en A
et celle du maitre autel en B. A 1a fin du X1116 siecle, on commenca la
1 Voyez ä ce sujet l'article ARCHITECTURE MONASTIQUE,
7- Voyez CATHEDRALE, fig. M et 113, 27, 28 et 3h.
3 Nous en avons acquis la preuve dans les fondations ct au-dcssus des voütcs rle la
croisrie. Trbs-probablement on ne so (läcida, il Paris, 41 donner un irmlsscpt Il la catho-
drale quütmprbs Pachbvcmcnt du chmur, dest-ühdirc apräS la 111011 (10 11111111100 de Sully.
4 Les parties du plan ancien qui ont dtä ddmolies pendant les xmäxlv" et XVIÜ sibclcs
sont haohäes.
5 Voyez CATm-änRALE, fig. 28 et 30.