[ TRAIT ] 208
et l'arc ogive f', dont la naissance est projetee sur notre figure. (les
naissances donnent la forme des chapiteaux et des tailloirs traces en y.
Sur la saillie Z de ce tailloir retournant dääquerre, repose la base de la
colonnette W qui porte le formeret de la voüte haute. Il ne faut pas
oublier que ces voütes hautes sont eroisees, dest-a-dire que les arcs
ogives prennent deux travees, et donnent, par eonsequent, une projec-
tion horizontale voisine de A5 degres. Les difiicultes de traces eussent
encore" etc augmentees, si ces ares ogives eussent ete les diagonales d'une
seule travee.
On voit, par cet exemple, quelles complications et quels tatonnements
entraine l'emploi incomplet d'une methode, une fois un principe admis.
L'ordonnance ne commence reellenlent qu'au-dessus du tailloir des
gros chapiteaux, et cette ordonnance est genee par cette necessite d'un
tailloir carre pose parallelement au grand axe de la nef. L'architecte
a procede logiquement pour la partie snperieure; il a trace ses arcs
de routes avant tout, et ceux-ci lui ont donne la forme, la place et la
dimension des supports ; mais cette surface earree dans laquelle il fal-
lait se renfermer et qui lui etait donnee parle cylindre inferieur, l'obli-
geait a ineler les membres, a les enchevetrer les uns dans les autres pour
trouver leur place. Encore, maigre ces efforts, laissait-il sur ces tail-
loirs, trop restreints en deux sens, des surfaces non occupees. Voulant
avoir, a rez-de-chaussee, des piliers cylindriques et adoptant l'ordon-
nance de la structure nouvelle, il _eüt etc plus logique et plus simple de
poser les tailloirs diagonalement, puisque c'etait parallelement et per-
pendiculairement au grand axe de la nef qu'il avait a developper les
membres de la structure. En effet, si les tailloirs eussent etc traces
ainsi que nous l'avons indique en G, le traceur lalacait les diagonales
dans le sens du developpement des membres portants; il etait moins
gene et ne laissait pas des surfaces inoccupees. Ce raisonnement, comme
on le pense bien, fut bientot suivi par les maitres, des le commencement
du X1112 siecle. La cathedrale de Reims fut fondee en 1212 ; la partie
de la nef voisine du transsept s'elevait vers 1220, vingt-cinq ans apres
la construction des piles de 1a nef de Notre-Dame de Paris. Le plan B
(fig. 3) donne la moitie de la projection horizontale d'un des piliers de
la nef de Notre-Dame de lteims (partie ancienne), avec les membres
qui portent ces piliers. L'architecte conserve la pile cylindrique, mais
il diminue comparativement son diametre, et il la cantonne de quatre
colonnes engagees Sur cette pile (voy. ÜATHEDRALE, fig. 1h), il pose un
chapiteau, ou plutot un groupe de chapiteaux (voy. CHAPITEAUX, üg. 33),
dont les tailloirs reunis adoptent la forme generale indiquee en (1,
Mais, grace a ces colonnes engagees sur le cylindre et a la forme franche
des tailloirs, l'ordonnance qui commence au-dessus de cette pile se lie
1 Une tentative de ce genre avait däjä ätä faite dans la partie de la nef de Notre-Dame
de Paris voisine des tours, et dont la construction date de 1215 environ.