le danger qui menaqait les traditions romanes, ns il (LVÜJUIAU pas, peu, w
combattre, cet eeleetisme irraisonne de nos Academies d'art modernes,
puisqu'ils ne connaissaient guere qu'une forme architectonique, celle
qu'ils avaient pratiquee. Un moine de genie semble meme avoir provoque
cette revolution de l'art de batir. Sugcr iit reconstruire Peglise de Saint-
Denis en 1137. Elle etait termince, ou peu s'en faut, en MM. Or, on
voit apparaitre dejä, dans ce qui nous reste de ce monument, le systemi-
de structure dit gothique.
Les voütes, qui constituent la partie la plus importante de ce systeme,
sont coneues en dehors des donnees romanes. La figure l" explique
l'ensemble du trace de 1a partie conservee du tour du chmur eleve par
Suger. Le plein cintre a completernent disparu ; tous les arcs sont traces
en tiers-point, et c'est leur projection horizontale qui commande impe-
rieusement (leja la place et la forme des piliers. En d'autres termes,
l'architecte a du tracer les voütes d'abord sur son plan, avant d'arretei'
la disposition des piliers. Son intention a etc evidennnent de chercher,
autant que possible, des branches d'arcs d'une portee egale, puisque,
dans toute cette partie occupee par les chapelles et les doubles colla-
teraux, il etait necessaire que les clefs des voütes fussent de niveau, ou
ä tres-peu pres.
Les piliers A, B, C, D, E, et 105 archivoltes AB, BC, CD, DE, ont etc
refaits sous saint Louis, mais 10s Socles des piliers A, B, C, datent de
Pepoque de Suger. Quant aux voütes hautes du sanctuaire, elles ont
ete reconstruites egalement au XIIIE siecle. Nous ne nous occupons donc
que de la partie comprenant les chapelles et le double collateral qui
appartient a la structure de 1137.
On remarquera que les branches d'arcs ogives ab, cd, de, df, etc., sont
sensiblement egales. Du moment que l'arc brise etait admis, les petites
differences de longueur de ces branches n'empeehaient pas que leurs
clefs atteignissent un rneme niveau. Les clefs des arcs-douhleaux FG, HI
(arcs en tiers-point), sont a un niveau plus bas que les clefs b et d; ce
qui devait etre, puisque les branches Fg, gG, etc., de ces arcs, sont plus
courtes que celles des arcs ogives. Quant aux arcs-douhleaux KL, traces
sur plan horizontal circulaire, leurs clefs sont a un niveau intermediaire
entre celui des clefs bd et celui des clefs gli. Les clefs m des formerets ef
n'atteignent pas non plus le niveau des clefs d. Il en resulte que les voütes
(Yarete LKlfe, LKFO, sont hombees d'une maniere sensible 1. Ces ares
de voüte et leurs rabattements traces, le maitre de l'oeuvre a projete leurs
1-Voycz CONSTRUCTION, fig. 65, H, et VOUTE, fig. 22.
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