TOUR
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achevce en 130e, peu avant la dissolution de l'ordre'. Cette tour etait
sur plan carre, avec tourelles aux quatre angles, montant de fond. Elle
servait de tresor, de depots de titres et de prison, comme la plupart de
ces donjons appartenant aux etablissements des chevaliers du Temple.
Cet edilice fut detruit en 1805.
Nous possedorxs encore a Paris un des ouvrages servant de retrait,
de tresor, de lieu de sürete, dans les hotels que les princes possedaient
au milieu des villes: c'est la tour que l'on voit encore dans la rue du
Petit-Lion, et qui depcndait de Yhotel des ducs de Bourgogne. a L'edi-
u lice, dit notre savant ami M. le baron de Guilhermyg, est solidement
u construit en pierres de taille soigneusement appareillees ; il est perce
a de baies en tiers-point et couronne de macliicoulis. Un large escalier
a a vis monte a Tetage superiour, comprenant une belle salle voütee en
u ares ogives. Les fenetres qui eclairent l'escalier sont rectangulaires et
u decorees de moulures. Les (lcgres tournent autour d'une colonne qui
u se termine par un chapiteau tics-simple; mais ce chapiteau sert de
a support a une caisse cylindrique d'on säälancent des tiges vigoureuses
a figurant des branches de chene dont les entrelacs forment les nervures
a de quatre voütes d'arete et dont le feuillage se detache en saillie sur
n les remplissages de la maconnerie. n Une chambre "secrote est disposee
au sommet de la tour, et pouvait etre isolee des passages au moyen d'une
bascule.
La toura ete batie par le duc Jean-sans-Peur, dans les premieres
annees du xv" siecle. Ce prince habitait cet hotellorsquiiltit assassiner
Louis d'Orleans dans la rue Barbette. Uhotel de Jacques Gceur, a Bour-
ges, possedait aussi sa tour, reduit et tresor, dont la piece principale,
au niveau du premier etage, etait fermee par une porte de fer3.
Nous ne saurions passer sous silence les tours-portes. Souvent des
portes secondaires, ou meme des poternes etaient percees a travers des
tours, au lieu d'etre flanquees par elles. Cette disposition n'apparait
guere quia la fin du X111" siecle, et est-elle assez rare. C'est encore dans
la cite de Carcassonne que nous trouverons un des exemples les plus
remarquables de ces sortes (Yonvrages. Sur le front sud de la seconde
enceinte seleve une haute tour carree avec quatre echauguettes inon-
tant de fond, qui, a Fexterieur, ne laisse voir aucune issue, mais sur
l'un de ses flancs (celui de l'est) s'ouvre une porte ou plutot une large
poterne dont le seuil est pose a 2 metres au-dessus du sol exterieur. La
figure 68 presente le plan de cette tour au niveau du rez-de-chanssee.
Pour atteindre le seuil A, il fallait disposer en dehors une echelle ou un
plan incline de bois. Cette premier-e entree est defendue par un machi-
coulis a, une herse b, et des vantaux c. On penetre alors sous la voüte
' Voyez TEMPLE.
' Itivuäraire (Lrchäologiqzce de Paris, p. 299.
ÄVoyez, ä l'article MAISON, le plan, fig. 34.