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du palais de l'institut. Sur le quai, pres d'elle, s'ouvrait la porte de la
ville dite porte de Nesle (voyez le plan, fig. 60), et en A setendait Photel
de meme nom. La tour de Nesle D avait, hors d'oeuvre, cinq toises de
diametre, possedait deux otages voütes et deux etages plafonnes, avec
une plate-formea laquelle arrivait l'escalier fi vis E, apres avoir des-
fcrvi tous les etages. Cet escalier depassait de beaucoup le niveau de la
plate-forme (qui peut-etre etait primitivement couverte par un comble
tonique) et servait de guette.
La vue perspective de cette tour (fig. 61), prise en dehors de la porte
de Nesle l, en fait comprendre la valeur comme poste d'observation sur
le fleuve. De la des signaux pouvaient etre transmis au Louvre, et vice
versä, sur tout le front occidental des remparts de la rive gauche 2 et au
palais de la Cite. En amont de Paris, deux autres tours ä peu pres sem-
blables iicelle-ci barraient la riviere: l'une, dite tour lhzrbeau, formait
tete du rempart sur la rive droite ;l'autre, dite la T ournelle, avait la meme
destination sur la rive gauche. Ces deux ouvrages, qui se trouvaient au
droit du milieu de File Saint-Louis, se reliaient avec deux autres tours
elevees sur les berges de cette ile, coupee alors par un fosse que rem-
plissait la Seine 3.
La tour de Villeneuve-lez-Avignon, biitie sur la rive droite du Rhone,
au däbouchä du pont de Saint-Benezet, par Philippe le Bel, en 1307,
est une tour d'observation en meme temps qu'un donjon propre 51 1a
defense. Elle se reliait a un vaste systeme de fortifications qui (lefendait
de ce cote le territoire francais contre les empietemeiits de la Provencei,
et qui, plus tard, contribua ä. enlever aux papes d'Avigiion tous droits
de seigneurie sur le cours du Hhone.
Cotte tour, batie sur plan quadrilaterelosange, possede plusieurs
salles voütees et une guette oarree au sommet, avec "tourelle propre
encore a recevoir un guetteur. C'est un ouvrage admirablement con-
struit, avec plate-forme, crenelage arme de machicoulis, et echauguettes
aux angles. Ce genre de defenses nous amene a parler des tours consi-
derees comme des postes isoles, sortes de blockhaus permanents.
TOURS-POSTES ISOLEES. TOURS DIÜJFENSES DE PASSAGES, DE roivTs-Le cours
de 1105 fleuves, les passages de montagnes, certaines lignes de, defense
d'un territoire, laissent encore voirldes traces de tours, earrees habituel-
lement, qui servaient a assurer _le peage sur les cours d'eau, a reprimei-
le bpigandage, arreter les invasions, les surprises de voisins trop puis-
sants ou turbulent; Ces tours, qu'on trouve encore en grand nombre
dans les passages des Pyrenees, le long de la haute Loire, du Rhone, de
1 D'aprbs les documents citüs plus llflul-
2 Ccs remparts suivaient la direction de 1a rue Mazarine actuelle, qui, bätic hors de
la ville, (lbs lc XVle siäclc, siappclait la rue desvlfossäs de Neslc, parce qu'elle sfälevait sur
la contrescarpc de ces fossäs.
3 Voyez ARCHITECTURE MILITAIRE, fig. 18.
4 Voyez, a l'article Pou, l'historique de la construction de cette tour et la ügm-e 2_
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