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permettait de descendre derriere la pile par le chemin de ronde de la
chemise.
La figure [t5 donne le developpement de Finterieur de la tour de
Montepilloy de e en f (voyez au plan, fig. A3). Les escaliers pris aux
depens de Fepaisseur du mur cylindrique, sont indiques par des lignesl
ponctuees. En A, est la poterne, et en B, au-dessus, la chambre de laf
herse et du machicoulis. En C, les arcades qui, de Petage superieur,"
donnaient sur la galerie des hourds avant la surelevation du xvc sieclc.
Cette construction est bien faite, en assises reglees de 0m52 de hau-
teur (un pied), et tout l'ouvrage serait intact si l'on n'avait pas fait sau-
ter ala mine la moitie environ du cylindre. Heureusement la partie
conservee est celle qui presente le plus dünteret, en ce qu'elle renferme
les escaliers de la potcrne. Naturellement on a fait sauter de preference
les parties qui regardaient Fexterieur, lorsqu'on a voulu demanteler le
chateau.
On comprend, quand on visite le chateau de Montepilloy, pourquoi
Louis d'Orleans jugea necessaire de surelever {la tour et de la terminer
par une plate-forme.
Possesseur du duche de Valois, pretendant faire de ce territoire un
vaste reseau militaire propre a dominer Paris, il etait important d'avoir
pres de Senlis, sur la route de la capitale, un point d'observation qui
püt decouvrir le parcours de cette route depuis sa sortie de Senlis
jusqifa Crespy. Or, on ne pouvait mieux choisir ce point d'observation,
qui, occupe par une garnison sur une hauteur, permettaitde couper
le passage a tout corps d'armee debouchant de Senlis. Cette garnison
avait d'ailleurs la certitude d'etre soutenue par les troupes enfermees
dans Crespy, Bethisy, Vez et Pierrefonds, si ce corps diarmee tentait
de forcer le passage. Les gens sortis de ltlontepilloynhvaient pointa s'in-
quieter s'ils etaient coupes eux-memes de leur chateau, puisqu'ils pou-
vaient battre en retraite jusquüi Grespy, et plus loin encore, en dcfen-
dant pied a pied la route qui penetre au coeur du Valois. Mais pour que
ces obstacles fussent efficaces, il fallait avoir le temps: l" de se mettre
en travers de la route ou sur ses flancs, au moment oü une armec
envahissante sortait de Senlis; 2" de prevenir par des signaux ou des
emissaires les garnisons des chäteaux de Grespy et de Bethisy situes
chacun a huit kilometres de Montepilloy, afin de se faire appuyer sur
les llancs.
Or, pour prendre ces dispositions militaires, il etait d'une grande im-
portance de donner a la tour de Montepilloy la hauteur que nous lui
connaissons.
Il faut considerer que Pelevation de ces sortes de tours tenait bien
plus de la situation strategique que de leur defense propre. On fait ha-
bituellement trop bon marche des dispositions strategiques dans les
forteresses du moyen age. On les etudie separement, avec plus ou moins
d'attention, mais on tient peu compte de l'appui qu'elles se pretaient