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les fronts, a etendre le champ de tir, qu'a obtenir des commandements
considerables. Ils preferaient les batteries a barbette a ces batteries blin-
dees oh le service etait gene et oü l'on etait etouffe par la fumee, comme
dans Fentrepont d'un vaisseau de guerre. D'ailleurs, en supposant ces
tours battues par de l'artillerie, meme a grande distance, les feux con-
vergents de l'ennemi devaient promptement detruire ces masques de
bois qui, pareils a des bordages de gros vaisseaux, n'avaient pas l'avan-
tage de la mobilite que donne la mer et servaient de points de mire. Si
longue que fut la portee des pieces mises en batterie sur la plate-forme,
ces juieces ne pouvaient opposer qu'un tir divergent a l'artillerie de l'as-
siegeant et recevaient dix projectiles pour un qu'elles envoyaientk
Quelques tentatives en ce genre furent cependant faites de ce coteazi
du Rhin ; mais les tours francaises du commencement du XVIe siecle ont
Un plus grand diametre, moins de hauteuret etaient couronnees par des
batteries a barbette avec gabionnades, ou par des caponnieres, comme
celles presentees dans l'exemple precedent. Le plus souvent on lit de ces
tours de veritables porte-flancs, dest-a-dire qu'on leur donna, en plan
horizontal, la forme d'un fera cheval, et leurs batteries superieures ne
depasserent guere le niveau de la crete des courtines (fig. 38).
Il y a toujours un avantage cependant, pour Passiege, a obtenir des
commandements eleves, ou tout au moins des guettes qui permettent
de decouvrir au loin les travaux d'approche de Fassiegeant; a etablir sur
les bastions retranches des reduits a cheval sur le fosse du retranche-
ment, de maniere a rendre l'occupation du bastion difficile. C'est ce
besoin qui explique pourquoi on maintint si tard les vieilles tours des
places du moyen age en arriere des bastions ou des demi-lunes ; pourquoi
Vauban, dans sa troisieme maniere, tenta de revenir a ces tours domi-
nant les bastions, et pourquoi aussi Montalembert Ilt de ces tours domi-
nantes en capitales un des principes de son systeme defensif. De nos
jours et depuis les progres merveilleux de l'artillerie, la question est de
nouveau posee, d'autant que ces tours peuvent servir de traverses pour
garantir les defenseurs des coups de revers et defier les effets du.tir en
ricochet. La difficulte est de recouvrir ces tours d'une cuirasse capable
de resister aux projectiles modernes, car, si epaisse que soit leur ma-
oonnerie, celle-ci serait bientot bouleversee par les gros boulets creux
de notre artillerie, et un de ces projectiles penetrant dans une casemate
y causerait de tels desordres, quela defense deviendrait impossible. Ce
n'est donc pas seulement la cuirasse qu'il s'agit de trouver, mais aussi,
pour les embrasures, un masque qui arrete eompletement le projectile
de l'ennemi, tout en permettant de pointer les pieees.
Il existe encore un exemple a peu presjntaet du systeme defensif de
1 De notre temps, la fameuse tour Bialakof, qui (irait un ouvrage ä commandement
älcvä, fut dätmite dias les prenxicrs moments du sidge, et la rdsistzxnce de ce point (hi-
pendit des ouvrages de terre_ qui furent (Slcväs autour de la premiärc ddfcuse.