PEINTURI
raies, (tontribuait il donner il ces peintures une harmonie tres-douce et
pour ainsi dire veloutee. Au Xtlle siecle, cette harmonie paraissait, trop
pille en regard des vitraux colores, qui donnent des tons d'une intensite
prodigieuse; on dut renoncer il la peinture il fresque,atin de pouvoir
employer les oxydes de plomb, les verts de cuivre et meme des laques,
D'ailleurs l'architecture adoptee ne permettant, pas les enduits, il fallait
bien trouver un procedtä de peinture qui facilitat l'apposition directe-
ment sur la pierre. En effet, divers prociädes furent employesLes plus
communs sont: la peinture il l'oeuf, sorte de (letrempe legere et. solide;
la peinture il la (ZOllO de peau ou il la colle d'os, egalement tres-durable
lorsqu'elle n'est pas soumise il l'humidite.La plus solide est la peinture
il la resine dissoute dans un alcool ; mais ce procede, assez dispendieux,
n'etait employe que pour des travaux (lelicats. Quelquefois aussi on se
contentait d'un lait de (zhaux applique comme assiette, et sur lequel
on peignait il l'eau avant que cette couche de chaux, mise il la brosse,
fut seche. La peinture il l'huile, {l'es-clairement (lecrite par le moine
'l'heophile, et adoptee avant lui, puisqu'il ne s'en donne pas comme l'in-
venteur, ne s'e1nplo_v'ait, ainsi que nous le disions plus haut, que sur des
panneaux, il (tause du temps qu'il fallait laisser il chaque tronche pour
qu'elle put sfächer au soleihles siccatifs n'etzlnt. pas encore en usage
La peinture il la gonnne, employee au X112 siecle,parzlit avoir ete fre-
quenmlent pratiquee par les peintres du X111" pour de menus (Jbjets tels
que retables, boiseries,etc.. a Si vous voulez accelerer votre travail, dit
a Theophile 2, prenez de la colle qui decoule du cerisier ou du prunier,
a et la coupant en petites parcelles, placez-la dans un vase de terre;
a versez de l'eau abondalnment, puis exposez au soleil,ou bien,en hiver,
u sur un feu doux, jusqu'il ce que la gomme se liquetie. Melez soigneu-
u sement au moyen d'une baguette, passez il traxfers un linge; broyez
(c les couleurs (avec) et. ilppliquez-lcs. Toutes les couleurs et leurs me-
(r langes peuvent etre broyes et posesil l'aide de cette gonnne,excepte
a le minium, la cernse et le carmin, qui doivent se broyer et s'appli-
a quer avec du blanc Ces peintures il la gomme, ou meme
il l'huile, etaient habituellement recouvertes d'un vernis compose de
gomme arabique dissoute il chaud dans l'huile de lins; elles avaient
ainsi un eclat extraordinaire.
Lesartistes du X111" siecle, en peignant des sujets dans des salles gar-
nies de vitraux colores, tenaient il leur donner un brillant et une solidite
de ton superieurs il la peinture d'ornement et qui pussent lutter avec
' rf On peut, dit Theoluhile, broyer les couleurs de toute espeee avec la meme sorte
d'huile (l'huile de lin), et les poser sur un ouvrage de. bois, mais seulement pour les
objets qui peuvent etre seehes au soleil; car, chaque fois qu'une couleur est appliquee,
vous ne pouvez en apposer une autre, si la premiigre n'est gechge 1 ce qui, dans les images
et autres peintures, est long et. tres-ennuyeux. n (Liv. I", chap. XXVII.)
f Liv. I", chap. xxvn.
' TheoplL, chap. XXI, De glulizze vernition.