[ PEINTURE ] 72
de 416011 1230 fut un peu calmee, on vit la peinture de sujets repa-
raitre sur les surfaces interieures des editices, et l'on put reconnaitre
les pas immenses qu'elle avait faits dans l'observation attentive de
la nature, dans la recherche du beau et dans Fexecution. Il 'faut bien
le reconnaitre toutefois, elle avait perdu beaucoup au point de vue du
grand style, tel que Fantiquite l'avait compris; elle penchait deja vers
la maniere, lexageration de l'expression; le geste etait toujours vrai,
le dessin s'etait epure, mais la grandeur faisait place a la recherche
d'une certaine grince deja coquette.
Villars de l-lonnecourt, qui vivait alors (de mana 1270), nous alaisse;
sur les metliodes des peintres de son temps, des renseignements pre-
cieuxk Les vignettes de ce manu-
q scrit reproduites en fttc-szmile dans
0 les planches xxxiv, xxxv, xxxvi et
g xxxvn, nous donnent certains pro-
cedes pratiques pour obtenir les
attitudes et les gestes des figures,
J au moyen de combinaisons de li-
gnes droites ou d'arcs de cercle
" et de figures geometriques; nous
w f nous bornerons a presenter ici un
seul des exemples fournis, atin de
faire saisir les methodes sur les-
A quelles Villars s'appuie.
Voici (fig. 3) deux lutteurs que le
(lessinateurparait vouloir montrer
comme elant de forces egalesü. Le [irocede de trace est celui-ciUig. 4).
Soit un triangle equilateral ABG, dont la base AB, (livisee en deux par-
ties egales, donne deux autres triangles equilateraux secondaires. La
ligne d'axe DG etant prolongee, sur ce prolongement en E nous prenons
un point, centre des arcs de cercle, FG, HI. Sur l'arc FG, ayant marque
deux points 0,0, ces points sont. les centres des arcs KL. Ainsi les cotes
du grand triangle tiquilaleral et les cotes des deux petits triangles nous
donnentla direction des jambes des lutteurs; les deux aires FG, llI, le
mouvement des genoux et des torses; les arcs KL, la ligne des dos des
deux figures. D'en s'ensuit la stabilite des personnages et la relation
de leur attitudeÄfillai-s, qui n'est pas un peintre, mais un architecte, ne
donne qu'un certain nombre de ces tigures obtenues au moyen de traces
geometriques, et. principalement de triangles; mais il nous fait suffi-
samment connaitre ainsi quelles etaient les methodes pratiques em-
ployees par les imagiers; methodes qui obligeaient les artistes les
plus mediocres a se renfermer dans l'observation de certaines lois tres-
' Voyez FALbum de Villars de Honnecozzrt, ms. publ. en fa:
et commentaires par A. Darcel. Paris, 1858, chez Delion.
2 Cette figure est copiäe en fac-silnile.
-sin
ile, avec notes par Lassus,