Volltext: [Palais - Puits] (T. 7)

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nissent nos galeries, et qui sont une des gloires de la civilisation occi- 
dentale depuis le XVle siecle. Mais l'art qui convienta latoile encadree, 
au tableau, quelle que soit sa dimension, n'a point de rapports avec 
celui qui est destine a couvrir les murs et les voütes d'une salle. Dans 
le tableau, nous ne voyons qu'une expression isolee d'un seul art, nous 
nous isolons pour le regarder; c'est, encore une fois, une fenetre qu'on 
nous ouvre sur une scene propre a nous charmer ou nous emouvoir. En 
est-il de moine dans une salle que l'on couvre de peintures? N'y a-t-il 
pas la le melainge des arts ? Doivent-ils alors proceder isolement, ou pro- 
duire un effet d'ensemble ? La reponse ne saurait etre douteuse. 
Si nous examinons les essais qui ont ete tentes pour concilier les 
deux principes opposes de la peinture prise isolement et de la peinture 
purement monumentale, napercevons-nous pas tout de suite Fecueil 
contre lequel les plus grands talents ont echoue? Et la voüte de la 
chapelle Sixtine elle-menue, maigre le genie prodigieux de l'artiste qui 
l'a conque et exeeutee, n'est-elle pas un hors-d'oeuvre qui epouvante 
plutot qu'il ne charme ? Cependant Michel-Ange, architecte et peintre, 
a su, autant que le programme qu'il s'etait impose le lui permettait, 
si bien souder ses sujets et. ses figures a Pornementation, ala place 
oecupee, que l'unite de la vente est complete. Mais que devient la salle? 
Que devient meme, au point de vue decoratif, sous cette ecrasante 
conception, la peinture du Jugement dernier? 
Dans la chapelle Sixtine, il faut s'isoler pour regarder la voüte, s'iso- 
ler pour regarder le Jugement dernier, oublier la salle. On se souvient 
de la voute, on se souviendrait tres-imparfaiitement de la page dujuge- 
ment, si on ne la connaissait par des gravures; quant a la salle, on 
ne sait; pas si elle existe. Or, les arts ne sont pas faits pour s'entre- 
detruire, mais pour s'aider, se faire valoir; c'est du moins ainsi qu'ils 
ont site compris pendant les belles epoques. On pardonne bien a un 
genie comme Michel-ftnge detoutfer ce qui l'entoure et de se nuire au 
besoin a lui-meme, (l'effacer quelques-unes de ses propres pages pour 
en faire resplendirune seule: cette fantaisie d'un geantnest que ridi- 
cule chez des hommes de taille ordinaire; elle a cependant tourne la 
tete de tous les peintres depuis le xvie siecle, tant il est vrai que l'exem- 
ple des hommes de genie meme est funeste quand ils zihandonnent 
les principes vrais,'et, qu'il ne fautjamais se laisser guider que par les 
principes. De Michel-Ange aux Garraches il n'ya qu'un pas; et que sont 
les successeurs des Garraclies? 
Les peuples artistes n'ont vu dans la peinture monumentale qu'un 
dessin enlumine et tres-legerement modele. Que le dessin soit beau, 
tenluminure harmonieuse, la peinture monumentale dit tout ce qu'elle 
peut dire; la difficulte est certes assez grande, le resultat obtenu con- 
siderable, car c'est seulement a l'aide de ces moyens si simples en 
aipparence qu'on peut produire ces grands etiets de decoration colorier: 
dont l'impression reste profondeinent gravee dans l'esprit. 
Nous avons dit que les peintres grecs avaient ete les premiers mai; 
vu.  9
	        
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