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graphite etau point de vue de texecution. Cependant, des le x18 sieele
en France (et il ne nous reste pas (le peinture monumentale de sujets
anttirifeursit cette epoque), on reconnait, dans la lnaniere dont est,
traite le dessin, une indepentlztiltre, une verite d'expression dans le
geste qu'on nätpercoit, point dans les peintures dites lrvfzantines de la
meule epoque. Pour retrouver cette indepentlantze dans la peinture
gTOCqUG), ilfaut feuilleter les manuscrits lrvzantins des vin" et 1x" sie-
cles t; plus tard cet art. grec sinnnohilise, et tombe dans une routine
etroite dont il ne sort: plus. Non-seulement, nos airtistes du x10 sieele
prennent leurs inotleles dans les peintures du style ggree, niais ils s'enl-
parent mente des procedes inateriets adoptes par les Byzantins; nous
en trouvons la DPGUVE evidente dans le traite du moine Theophile qui
vivait au x11" sieclc. Uehztuclie des peintures de PeglisedeSaint-Savini
aete faite au pinceau; elle consiste en des traits brun rouge. ffLes
a couleurs ont ete appliquees par larges "teintes plates, sans 1narquei'
w les fmilires, au point. qu'il est impossible de determiner de quel etäteä
w vient la lumitäre. Cependant, en general, les saillies sont indiquees
(f en clair et les contours aecuses par des teintes foncees; mais il sem-
(t ble que l'artiste n'ait. eu en vue que cl'ol)tenir'ainsi une espece de
(f inodele, de convention, a peu pres tel que celui qu'on voit dans notre
o peinture (tarabesques. Dans les draperies, tous lesplis sont marques
w par des traits sombres (brun rouge), quelle que soit la couleur (le
u 11101111. Les saillies sont, accusees par dkiutrestraits blancs assez mal
u. fondus avec la teinte generztle. n (Ces traits ne sont, pas fondus, mais
indiques en hachures plus ou moins larges peintes sur le ton de l'e-
totfe.) u ll n'y a nulle part (toinhres PFOjtÄItÄOS, et, quant. a la perspetv-
w tive zierienne, ou mtnne a la perspective lineaire, il est evident que
fi les ait-listes de Saint-Savin ne s'en sont nullement preoctrupesä v
Parle fait, dans ces peintures de sujets, chaque tigure presente une
' La Bihliolheque nationale en possizde ciuelqiies-ims d'une rare beaute.
2 Ces peintures datent de lu seconde moitie du x12 siecle en grande partie.
1' Voyez la Notice sitr les peintures de Feylise rle Saifnt-Savin. M. Merimee, auquel
nous empruntons ce passage, ajoute un peu plus loin ces observations, que nous devons
Signuler. (f Presque toujours les Ügures se detachent sur une couleur claire et tran-
e Chante, mais il est difficile de deviner ce que le peintre a voulu representer. Souvent
(i ÜÜC SHÜÜ (10 lignes parallizles de teintes iliiTerentes oITre l'apparence d'un tapis; mais
(f 00111 n'est, je pense, qu'une espeee (Fornementniioil capricieuse, sans aucune präten-
u lion {i lu verite, et le seul but de l'artiste semble avoir ete de faire ressortir les per-
u sonnnges et les accessoires essentiels a son sujet. A vrai dire, ces aGGGSSOÄFBS 11e SÜIÜ
u que (les (especes tfhieroglyphes ou des images purement conventionnelles. Ainsi les
11 nuages, les arbres, les rochers, les hfltÜnents, ne dgnotem pas la moindre irlee d'imi-
H tation; ce sont plutot, en quelque sorte, des explications graphiques njonteeg aux
" groupes de figures pour l'intelligence des compositions.
fi Blases aujourd'hui par la recherche de lu ver-in; dans les petits details que l'art mo-
u derne a poussee si loin, nous avons peine a eomprentlre que les artistes d'autrefois aient
4' iPWYe un public qui ailmit de si grossieres conventions. Rien cependant de plus facile