PROPORTION
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vziriable que nous decorons du nom de sentiment, comment nous qui,
relativement, ne sommes pourvus que de sens grossiers, aurions-nous
trette pretention de ne reconnaitrez aucune loi et. de au hasard,
ou de croire que nous suivons les lois etablies par les Grecs, quand
nous ne savons plus en interpreter le sens, nous bot-inuit seulement
a en reproduire la lettre? Mesurant (fent, fois le Parthentm avec des
(litferences de quelques millimetiies, a quoi nous servira tzette, compi-
lation de documents, si nous n'en savons deduire le principe generzi-
teur des proportions. Autant, vaudrait. copier cent fois un texte dont le
sens demeurerait inconnu, en se bornant a imiter avec plus ou moins
flexactitude materielle la forme des caracltffres, l'accentuation et les
interlignes. Abandonnes a (ILIX-IIIÜIÜGS, eloignes des exemples laisses
par tantiquite, les artistes du moyen fige ont, cle plus loin que nous,
en cherchant et. trouvant, un principe, logique de proportions et en
sachant l'appliquer. (le n'est, donc pas un PPOQPÜS que (l'ignorer ces
principes; ce pourrait en etre un de les connaitre et, ,d'en trouver
d'autres plus parfaits. Mais jamais nous ne pourrons admettre (T0tIll11t'
un progrcs l'ignoranc,e d'un fait anlerieur. Le progres, au contraire,
ne resulle que de la connaissance des faits ante-rieurs avec, une plus
juste appreciation de leur valeur ct une meilleure application. Que le
bon sens se revolte a Fidee d'employer aujourd'hui en architecture
des formes adoptees par les civilisations de Fantiquite ou du moyen
tige, cela est naturel; mais quel esprit, cense oserait, pretendre qu'il
faut ignorer, laisser en oubli les resultats obtenus avant nous, pour
produire, une, oeuvre superieurc a ces resultats
Si le systeme harmonique des proportions admis par les Grecs (litiirre
de celui admis par les architectes OCCldQIIlHLIX du moyen fige, un lien
les reunit. (lhez les Grecs, le systeme harmonique derive de laritlnne-
tique; chez les (Jccidentziux du moyen age, de la geometrie; mais
Farithmetique et la geometrie sont soeurs. Dans ces deux systemes, on
retrouve un meme element : rapports de nombres, rapports d'angles
et, de dimensions donnes par des triangles semblables. Mais copier les
monuments grecs, sans connaitre les rapports de nombres a l'aide
desquels ils ont, ete mis en proportion, la raison logique de ces rap-
ports, et mettre a neant la methode geometrique trouvee par les gens
du moyen age, ce ne peut etre le moyen (l'obtenir ces progres dont on
nous parle beaucoup, sans que nous les voyions se developper.
ll serait plus sincere de reconnaitre qu'en fait de principes d'archi-
tecture, aujourd'hui, nous avons-tout a apprendre de nos (levanciers,
depuis l'art de construire juSqu'a (103 grandes methodes harmoniques
de lantiquite ou du moyen fige. A de savantes conceptions, profonde-
ment raisonnees, nous avons substitue une sorte dempirisme grossier.
qui consiste, soit a imiter, sans les (zomprenrlre, des formes anterieures.
soit a les melanger sans ordre ni raison; produisant ainsi de veritables
monstres qui, le premier etonnement passe, ninspirent. que le degotit
et, l'ennui. Qu'on nous presente ces chimeres comme un progres, l'ave-