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PROPORT
artistes du moyen fige; et pourquoi, pour quelle raison, on supprime-
rait cet ordre de travaux humains qui peut l'ournir des elements appli-
cables a tous les points de vue.
Mais, dans une autre partie de cet. ouvragel, nous avons faitressor-
tir des dissemblztnces non moins grandes entre les tn-ehitect ures antique
et du moyen tige; nous avons fait. voir que si les tIPClIllQCtÜS de la Grece
et de Home soumettaient les ptlPliCS de leurs tidititzes au module. c'est-
a-tlire a un systeme de proportions (lepentlztnt, (le l'art seul, les archi-
tectes du moyen age avaient tenu compte de Fechelle humaine, c'est-
a-dire de la dimension de l'homme. (l'est. la un point capital et qui dut
tiecessztirement, etablir dans le mode des proportions un element nou-
veau. En effet, les bases, les chapiteaux, les (liametres de colonnes, les
profils et les bandeaux, les baies, les appuis, devraient 11606582111131119111.
d'apres la (lonnee des artistes du moyen äge, tout, (l'abord et quelle
que füt la dimension de l'e'ditice, rappeler la taille humaine. (Yetait un
moyen de presenter aux yeux la (limension vraie d'un monument.
puisqu'on etablissait ainsi dans toutes les parties un rapport exact
avec Phonnnei. Nous tItlIIIlFOIIS autant que personne les principes de
proportions qui regissent l'architecture grecque, mais nous ne pensons
pas que ces principes soient, les seuls admissibles; nous sommes bien
forces de reconnaitre l'existence d'un nouveau mode de proceder chez
les maitres du moyen age, et, en Vetutliztnt, nous ne saurions en mecon-
naitre l'importance. Les (irecs admettaietit la puissance des nombres:
efetttit, pour ainsi dire, chez eux un principe religieux. Les nombres
impairs et leurs multiples (lominenti, 3, 9, 7, 21, 49; mais ils ne tiennent
aucun compte de Fechelle humaine; ils etablisseilt une harmonie par-
faite a l'aide de ces combinaisons de nombres. Cela est. admirable sans
contredit, et. meriterztit, meme une etude plus attentive de la part de
veux qui prelendent, posseder le monopole des connaissances de cet
art (bien qu'ils se contentent d'en etudier sans cesse les produits, sans
jamais en deduire un systeme philosophique, dirons-nous) : mais,
a rote ou a la suite de cette methotle aritlnnelique si itittäressttnte, il y
a la methode geometrique du moyen age, et l'intervention de l'echellt1
humaine, qui sont d'une (rerlaine valeur et qu'on ne saurait flottai-
gner.
Nous n'avons presente dans COL article, jusqukt present, que des
exemples tires de monuments religieux; cependant il n'en faudrait
pas conclure que les zirchitetrtes du moyen fige ne songeaient, pas aux
proportions, lorsqu'ils elevaient des editices civils. Loin de la : nous
les voyons suivre leurs principes de proportions par voie geomtätrique,
f Voyez ECHELLE.
f Uexpose de ce principe si vrai et si simple a paru, aux yeux de quelques critiques,
(-Lablil' une vürilable häräsie; nous avouons ne pas comprendre pourquoi. Que cc principa-
ililTi-iwr 11e celui admis chez les Grecs, m: n'est pas douteux; mais en quoi serait-il eoulraire
aux (vnmliliiwns (le l'art de Farchiteetiirci) C'est ce qu'en n'a pas pris la peine de (ÜSPIIIPP.