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PROFIL
a lit)" (lonncnt exactement la resistance de la pierre, les membres lais-
ses tous en dehors. Dans la meme eglise et dans d'autres edifices de
la meme epoque, en Champagne, on voit. apparaitife le trace D pour
les boudins inferieurs des arcs. Le triangle abc etant equilateral, et
par consequentles lignes 0a, ca, a G0".
Dans le profil de tarehivolte A, non-seulement le boudin inferitzur
est nerve, mais les boudins lateraux le sont egalement. En multipliant
les membres, en remplageaint. les evidelnents par des baguettes, on sen-
tait la necessite de donner plus (lkänergie aux membres principaux, et
les filets formant, nerfs, en zirreätzint vivement la lumiere, permettent
(l'obtenir ce resultztt.
Les architectes de Ftle-fte-France ne se decident pas volontiers a
recourir a ces nerfs saillants; s'ils les emploient pour les boudins infe-
rieurs, des latin du xue siecle, anguleuxdkibord, puis a contre-courbes
et. a filets plus tard, ils ne les adoptent pour les boudins lateraux des
arcs que fort rarement avant le milieu du xlv" siecle. Ces architectes
semblent prendre a tache de simplifier les methodes geometriques
qu'ils ont les premiers appliquees. Ueglise Saint-Nazaire de Carcas-
sonne nous fournit un exemple bien frappant de ce fait. Gette eglise,
dont la construction est elevee entre les annees 1320 et 13:25, donne
des traces (Farcs-(loiibleaux et d'arcs ogives, procedant toujours du
sysleme developpe plus haut, Inais avec des simplifications notables.
Dans le profil A darc-doubleau (fig. 23), le boudin inferieur pou-
ces 1,12 de dianletre) etant trace, de son centre a, la ligne a 45" ab a etc
elevtäe jusqua sa rencontre avec la verticale cb, limite du profil.
L'angle eba a ete (livise en deux parties par la ligne 11e. Tenant compte
de la saillie du nerf, sur cette ligne a ete pose le centre f du boudin
(et pouces de diametre); le rayon du cavet est egal a celui du boudin
ct est place en g. Le centre h du grand cavet est pose sur la ligne a 45e.
Pour tracer les nerfs a contre-courbes, on a trace lestriangles equila-
teraux azj, flm. La meme metliode, avec des dilferences sensibles que
la figure fait assez comprendre, a ete employee pour le trace des arcs
ogives et des arcs-doubleaux B, G, E, F. N'oublions pas que cette eglise
fut. construite apres que la ville de Garcassonne fut comprise dans le
(lomaine royal, et par un architecte de la province de Plle-de-France
lres-certaineinerit, ainsi que tous les details de l'architecture le prou-
vent. Ici les nerfs saillants zipparaissent. sur les boudins lateraux, mais
seulement dans les deux exemples A et F.
Toute architecture etablie sur des principes logiques et sur des 111e-
thodes derivees de ces principes ne saurait skirreter en chemin; il
faut necessziirenient qu'elle procede par une suite de deductions. Ce
phenomene s'observe chez les Grecs, comme chez nous pendant le
moyen age.
Toute decouverte ciecoulant de llapplication methodique dlun prin-
cipe est le point de depart de nouvelles formes.
Il semble que l'art de l'architecture, qui est une creation du second
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