[ PROFIL ]
Dans la tour nord de cette eglise, qui date de la meme epoque, les arcs
ogives presentent deja une arete a l'intrados, ainsi que l'indique le
profil C. Il n'y a plus rien dans ces profils qui rappelle les moulures
(lecorant parfois les arcs-doubleaux des monuments de la periode
romane. Le traceur pretend evidemment obtenir des elegissements,
diminuera l'oeil la force de ces arcs, tout en accusant, leur courbure
et leur nerf par un (fertain nombre de cavets. C'est qu'en effet un arc
prend d'autant plus de resistance aux yeux, parait (Yautant mieux rem-
plir sa fonction de cintre, que des traits concentriques plus nombreux
accusent sa courbure.
Vers la meme epoque, Pecole clnnisienne de Bourgogne cherchait
de son cote a obtenir le meme resultat, mais n'osait pas aussi comple-
lement tfilfffitllchil" des traditions romanes. Dans les salles capitulaires
de Vezelziyi, dont la construction remonte a 1140 environ. les arcs-
doubleaux donnent la section E (le milieu de l'arc etant. la ligne cd),
les arcs ogives la section F, et les formerets la section G (fig. 15);
ou encore les zircs-doubleaux la section H (le milieu de l'arc etant la
ligne glz), les arcs ogives la section I, et les formerets la section K.
Ces derniers exemples accusent des reminiscences des profils romans;
ces profils sont laeaux, produisent un bel etlet, mais n'ont pas la fran-
chise du parti pris qui frappe deja dans les protils de Feglise abbatiale
de Saint-Denis. Il y a des tentatives, mais non un systeme zirrete.
A Saint-Denis, l'architecte considere l'arc ogive comme un nerf, une
baguette, il trace un gros tore; pour lui, le formeret n'est qu'un arc-
doubleau engage, aussi prend-il la section de cet zirc-doubleau. AVeze-
lay, l'architecte cherche, tatonne. Il veut elegir les arcs ogives, il leur
donne des membres fins; l'arc-doubleau et le formerel prennent cha-
cun leurs profils (listincts.
La methode n'existe pas, elle ne peut etre suivie d'apres une don-
nce logique. (l'est une titfaire de sentiment, non de raisonnement; la
preuve, c'est qu'en prenant dix edifices bourguignons de la meme
epoque, nous trouverions dans chacun d'eux des profils d'arcs tres-
adroitement traces. tries-beaux meme, mais qui n'ouvrent pas une voie
nouvelle, qui lftltitflläellf, pas l'intervention d'un principe rigoureux,
fertile en (leductions. Au contraire, les trois ou quatre profils d'arcs
de ventes de Peglise de Saint-Denis, si simples qu'ils soient, et preci-
sementparce qu'ils sont tres-simples, sont bien le commencement d'un
systeme dont on ne se departirzt plus jusqu'au xv" siecle, en Fetendant
aux (lernieres consequences.
Gomme il zirrive toujours lorsque des l'abord s'impose une methode,
bientot on tend a simplifier les moyens. L'architecte de Saint-Denis,
encore voisin des formes romanes, donne a l'arc ogive un autre profil
qu'a Parc-iloubleziu et qu'au formeret; cependant il adopte le. boudin,
le tore cylindrique. pour les tracer tous deux (le profil de l'arc-dou-
bleau elant le meme que celui du formeret). Mais il reconnait bienlol,
que l'arc qui doit parailre le plus loger a l'oeil, l'arc ogive, compose
vu. G4