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de pierre est pose sur l'ebrasen1ent. Le boudin qui orne le tableau, le
chapiteau et la base, sont d'ailleurs pris dans Fepannelzigir rectan-
gulaire des laieds-droits, et ne forment pas saillie sur le nu du mur.
Dans les habitations (lccorees avec luxe, les linteaux claicnt sur-
montes de dessus de porte de menuiserie; car nous avons souvent
constate la presence de scellements sur ces linteaux et sur les pare-
ments qui les recouvrent. Si nos liotels modernes etaient. un jour aban-
donnes, pilles et ruines, on serait bien embarrasse de dire en quoi
consistait la (lecorzttioil de nos portes (lappartenlents, car elles ne
sont, apres tout, qu'une ouverture quadrangulitire dans un mur, ouver-
ture que l'on revet de boiseries, de stucs et de peintures. Sans donner
un role aussi important a la deeorzition d'en1prunt, les architectes du
moyen fige ne se preoecupztieitt cependant que de l'encadrement, du
tableau, qui restait ilppilfüllt, les lambris, les dessus de portes et les
tapisseries faisaient le reste; la pierre n'apparaissait absolument que
dans le tableau et sur cette moulure d'encadrement. Cette simplicite
des baies de portes intcrieures etait (tacliee sous la richesse des boi-
series et tentures qui eoncouraient, a la (lecoration des pieces; car
il ne faudrait pas croire que nos aieux habitaient entre des murailles
nuesl, comme celles que nous laissent. voir les ruines des (thateztux.
Beaucoup de ces portes d'appartements etaieilt d'ailleurs garnies de
tambours ou de clotets, qui, ne ffelevwint qu'aune.hauteui' de six a sept
pieds, empechaieilt l'air exterieur de penetrer dans la piece lorsqu'on
ouvrait un vantail. On ne possedait pas alors de caloriferes, et si l'on
ouvrait une porte, on introduisait dans les pieces Lthautfees un cube
d'air froid fort desagreztble. (les tambours et ces portieres etaient
destines a eviter cet inconvenient. On sait comme on gelait dans les
appartements de Versailles, grace a_ces portes nobles qui, chaque fois
qu'on les ouvrait, faisaient. entrer une vingtaine de metres d'air glacial
dans les pieces a feu; et comme ltlmc de Maintenon, qui craignait les
coups (l'air, n'avait trouve d'autre remede contre ce soufflet perpetuel
que (illätabliif son fauteuil dans ce que le duc de Saint-Simon appelle
un tonneau.
Les portes des appartements du moyen äge, et jusqu'au rogne de
Louis XIV, sont donc basses et peu larges, et ne sont, si l'on peut ainsi
parler, que des soupapes bien munies de clapets, pour eviter les cou-
rants d'air. Il faut en prendre son parti. (les portes ne selargissent
qu'autant qu'elles servent de communication entre de grandes salles
destinees a offrir une serie de pieces propres a donner des fetes ou a
recevoir un grand concours de monde, mais elles conservent toujours
une hauteur variant entre 2 metres et 2m50, au plus.
Peut-titre voudra-t-on prendre une idee de la Inaniere dont ces
portes d'appartements etaient decorees dans des chateaux ou palais.
C'est pour rendre intelligible ce que nous venons de dire a ce sujet,
Voyez le Dictionnaire {lu mohilier