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PORTE
nous avons ete oblige, pour en faire comprendre la composition, d'in-
diquer ces parties du monument.
Cette observation ne saurait d'ailleurs s'appliquer aux portes seule.-
inent. L'architecture religieuse des XIV-e et xv" siecles ne presente plus
des membres separfäs, c'est un tout combine geoitietritluenuent", une
sorte dprgaiiisnie savant; et ces prismes, ces enchevetrements de
courbes, ces plans superposes qui paraissent a l'oeil former un ensemble
si complique, sont traces suivant des lois tres-rigoureuses et une
methode parfaiitement logique. Nous faisons ziujourcfliui intervenir si
rarement le raisonnentent. geometrique et l'art, du trait dans nos com-
positions architectoniques, que nous sommes facilement rebutes, lors-
qu'il s'agit, detudier a fond les eeuvres des maitres des XlVe et xve siecles,
et que nous trouvons plus simple de les (50l]d2ll]1l]Cl" comme des con-
ceptions surchargees de dctails sans motifs. Mais si l'on penetre dans
les intentions de ces zirtistes, et si l'on prend le temps d'analyser soi-
gneusement leurs ouvrages, on est bien vite emerveille de la simplicite
et de l'ordre qui regnent dans les methodes, de la PlgOLIFQUSB logique
des lois admises, et. de la science avec laquelle ces artistes ont. su
employer la matieife en presentant les apparences les plus legeres, tout
en elevant. des constructions eminemment. solides. Gar il ne faut pas
conclure de ce que, dans ces monuments, les parties purement deco-
ratzives se degradent plus ou moins rapidement, que l'oeuvre n'est pas
durable. La parure est combinee de telle facon qu'elle peut etre faci-
lement remplacee sans entamer en rien la batisse. Celle-ci, au con-
traire, independante, sagement (zoncue, est a l'abri des (legraflations.
ll faut bien qu'il en soit ainsi pour que ces monuments, d'un aspect si
leger, aient pu resister aux mutilations et aux injures du temps, et qu'a
l'aide de quelques reparations de surfaces, on puisse leur rendre tout
leur premier lustre
Les grandes portes de nos eglises du x1v' siecle presententun systente
de structure et (tornementaticn analogue a celui que developpe si bien
la porte de la Galende. Pendant les deux premiers tiers (lu xve siecle,
on construisit en Ifrance peu dääditices religieux. Les malheurs du
temps, Pepuisement des ressources, ne le permirent, pas, et. ce ne fut
que sous le regne de Louis XI que l'on commenca quelques travaux.
Toutefois les (lonnees generales admises pour les grandes portes des
eglises ne furent. pas changees, et ce n'est que par les details et le style
que ces (lerniers ouvrages different. de ceux du XlVe siecle. Les gables
prirent encore plus dimportzince, les moulures des pieds-droits et des
voussures se multiplierent; la statuaire fut de plus en plus etoutffie
sous la profusion des lignes de l'architecture et de l'ornementation;
les tympans disparurent souvent pour faire place a des claires-voies
1 Les deux portes 1
däpense, ütrc restmu
Bnrthfälemy.
11 la Cnlende et des Libraires ont pu ainsi, sans trop de peine et de
äes par les deux architectes rliocäsains de Rouen, MM. Desmareis f-t