a son complet epanouissement. La pensee de former autour du tympan
un encadrement de tigures, une assemblee de personnages alssistant
a la scene principale, est. certainement, tres-heureuse et neuve. Rien de
pareil ni dans les monuments de la Grftce, ni dans les monuments de
la ltome antique.
En apprecizint. les choses (l'art avec les yeux d'un critique impartial,
et en ne tenant pas compte des admirations de cotnnmnde ou iniposees
par un esprit exclusif, il faudra bien reconnattre que dans la plupart
des de lecole laique du commencement du Xltl" siecle, la
statuaire est repartie d'api-es des donnees plus vraies qu'elle ne l'a etc
dans les monuments de Fantiquite. Si nous prenons le chef-d'oeuvre de
l'art grec, le Parthenon, par exemple, nous voyons que la statuaire est
julacee dans le tympan du fronton, dans des metopes et sur des frises
toujours plongecs dans l'ombre, sous un portique dont le peu de lar-
geur ne donnait pas une reculee suftisante pour appreciei- la valeur
de'la sculpture. Les sujets poses entre les triglyphes, sous le larmier
de la (DOHIlClIO, etaient, pendant une partie du jour, coupes par l'ombre
de ce larmier. lls sont trop petits declielle pour la place fprils occu-
pent, surtout si on les compare aux statues des tympans.
lilloignee de l'oeil, cette admirable statuaire de Phidias, qui, dans un
itiusee, peut Ütre etudiee et appreciee, perdait naturellement. beaucoup.
Nlerite (Fexecntion a part, il n'est pas necessaire de raisonner longue-
ment pour prouver que la statuaire des [iortails de nos grandes cathe-
drales est plus tavorztblement, disposee, et que, par consequent, l'effet
d'ensemble qu'elle produit sur le spectateurest plus complet et plus
saisissant. Placer autour des portes, oest-a-dire autour des parties d'un
inonumtziit dont on peut le plus souvent et. le plus aiscment apprecier
la richesse, ces myriades de figures qui participent a un sujet, c'est la
certainement une idee feconcte pour les artistes appeles a (lecorer ces
vastes portails. Alors la statuaire peut etre appreciee dans son ensemble
comme composition, dans ses details comme execution. Elle n'est pas
trop distante du spectateur pour que celui-ci ne puisse l'examiner a
l'aise. Les rapports dechelle entre les figures sont. etablis de facon a ne
point presenter de ces contrastes qui choquent dans les monuments
de Fantiquite. On ne trouve pas, ainsi que cela se voit trop souvent
dans les editices de la Home imperiztle, par exemple, des figures en
ronde bosse a cfite de figures en bas-relief, sur une mente cchelte. A la
portade p, Vierge de Notre-Dame, les sujets traites en lms-reliet" sont
tres-rapproches de l'oeil et d'une eclielle tres-reduite. lls ne forment.
plus, pour ainsi dire, qu'une ornementation de tapisserie qui ne peut
lutter avec la statuaire ronde bosse.
Il y a donc, dans ces compositions du moyen age, de l'art, beaucoup
(l'art, et si, connue a Notre-Dame de Paris, ces compositions sont sou-
tenues par une execution et un style remarquables, nous ne compre-
nons guere comment et pourquoi ces muvres ont ete longtemps dedai-
gnees, sinon flenoncees comme barbares. Gonvenons-cn, les barbares