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PORTE
fines, comme les bases, les tailloirs, sont polies. Le contraste entre ces
tailles donne quelque chose de precieilx aux profils et arrete le regard.
Notre figure indique l'appareil, et permet de PGCOIITIZIltPB qu'il est.
entierementttaccordaxfec les formes adopteesLes lit.s coincidentavec
les membres de moulures, la bauteurdes chapiteaux, des bandeaux, la
division des redents (lecorant. les pieds-droits et la disposition des
membres des archivoltes. Les (letails de l'architecture sont, de plus,
traites avec un soin rare et par un artiste consomme; les colonnettes
des ebrasements sont monolithes, et entre elles les angles des pieds-
droits retraites sont ornes de fleurettes, deux dans chaque assise. A
l'article GONGF] (tig. 3), nous avons donne la partie inferieure du tru-
meau, dont la composition est des plus originales. Mais, suivant l'ha-
bitude des architectes de la Bourgogne, vers la tin du xne siecle (car
cette porte date de 1200 au plus tard), les moulures (Yarchivoltes, au-
dessus du lit inferieur des sommiers, naissent au milieu (Fornenlents
ou de demi-cylintli-fzs pris aux depens de Fequarrissement du profil,
ainsi que nous _l'avons indique en A. ÄLes moulures (Farchivoltes ne
reposent doncpas brusquement sur les tailloirs des chapiteaux, et con-
servent de la force a leur souche. En B, est trace le profil des archi-
voltes a Fechelle de 0"',Oft pour metre. Chaque claveau etant profile
dans un epanneltige rectangulaire trace en a, c'est aux depens des evi_
dements b que sont taillees les souches feuillues ou composees de
demi-cylindres horizontaux. Les vantaux de la porte de Feglise
de iNlontreal ont conserve leurs pentures de fer forge, qui sont diun
dessin tres-delicat.
La iigure 64 donneen A le plan de cette porle. On observera que la
premierc colonnette a est retraitee de la saillie du profil du socle de
la base et du tailloir du chapiteau (qui donnent la meme projection hori-
zontale), atin que cette saillie ne depasse pas le nu b du mur de la fa-
eade. Des lors le memliire (Varchivolte externe repose sur le nu b, et
non sur le tailloir. Tout cela indique du soin, de Fetude, et ne permet
pas de supposer, ainsi que plusieurs le pretendent, que cette archi-
tecture procede au hasard, qu'elle ne sait pas tout prevoir. A l'inte-
rieur, une tribune de pierre s'eleve au-dessus de cette porte; elle est
soutenue par de grands encorbellements et par la colonnette B (voy.
TRIBUNE), posee sur Femmarchement qui descend dans la nef; car le
sol extericur est plus elevc que le sol inlerieur du cote de la facade
occidentale. Deux arcs de dechaifge en tiers-point. surbaisse doublent
le linteau a Finterieur, et portent sur les colonnettes engagees d et
sur le trumeau. En C, nous donnons un dessin perspectif des chapi-
teaux, avec leurs tailloirs, au-dessus desquels on remarquera les nais-
sances des archivoltes plongeant dans les demi-cylindres dont nous ve-
nons de parler; car, d'un cote de la porte, sont des ornements, de
l'autre ces demi-cylindres. Notre croquis, si insuffisant qu'il soit,
montre assez cependant que la sculpture est d'un bon style, grande
(Fechelle, bien composee; que ces chapiteaux portent franchement