PORTE
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Nous avons indique sa position dans le plan de ce chateau (voy. Gua-
TEAU, fig. 24, et DONJON, fig. ft-l et M). Le chateau de Pierrefonds pou-
vait facilement. contenir une garnison de douze cents hommes: il fallait
donc trouver les moyens de la munir d'une quantite (fonsiilfärztble de
vivres et d'objets de toutes sortes, d'armes et de projectiles, en un
court espace de temps, si, comme il arrivait souventpendant le moyen
age, on se trouvait tout a coup dans la necessite de se mettre en
(lefense. Eut-il fallu introduire les chariots, les betes de somme et
les gens du dehors dans la cour du chateau, pour compleler le ravi-
taillement, que l'encombrement eüt ete extreme, que la place eüt ete
ouverte a tout ce monde, et qu'il eüt ete impossible a Finterieur, pen-
dant ce temps, de preparer et d'adopter les mesures d'ordre neces-
saires en pareil cas. La cour, embarrassee par tous ces chariots, ces
ballots, ces betes et ces gens, n'eut presente que confusion; impossible
alors de faire entrer et sortir des gens d'armes, de disposer des postes.
et surtout de cacher ses moyens de defense. On conqoit alors pour-
quoi Farchitecte du chäteau avait. combine une poterne permettant
l'introduction de ces approvisionnements, sans que les gens du de-
dans fussent genes ni ralentis dans leurs dispositions, et sans qu'il m:
necessaire de faire entrer ni un chariot, ni un homme etranger a la
garnison dans la place. Non-seulement la poterne de ravitaillement du
(zhateau de Pierrefonds est elevee de 10 metres au-dessus du chemin
exterieur qui pourtourne la forteresse; mais elle donne dans une
cour speciale, separfie elle-meme de la cour principale du chateau par
une porte fermee par une herse, par des vantaux, et protegee par les
machicoulis (voy. GIIATEAU, tig. 24, et DoNJoN, fig. 21). Cette poterne de
ravitaillement est percee a travers une haute courtine ayant 3 metrfws
(Fepaisseur. Son seuil, comme nous venons de le dire, est place s.
10 metres au-dessus du niveau du sol exterieur. Un plan incline, de
maqonnerie et. charpente, s'elevait du chemin jusqu'a un niveau en
(foutre-bas de 2 metres du seuil et a li metres de distance de la cour-
tine. Il restait ainsi, entre le sommet du plan incline et la poterne..
une coupure qui etait franchie par le pont-levis lorsqu'on Fabattait. La
figure 117 nous aidera a expliquer cet ouvrage. En A, est trace le plan
de la poterne; deux contre-forts a, destines a masquer le tablier du
pont lorsqu'il est releve selevent; a l'aplomb de la partie inferieurf-
du talus de la courtine; en B, est tracee la coupe longitudinale dc la
poterne. Cette coupe fait voir en b le tablier du pont abaisse sur le
plan incline (l. Les bras mobiles de ce tablier sont marques en d. Sur
le sol du chemin de ronde superieur D est etabli un treuil; une ohm
minee f, qui s'ouvre sous le berceau en tiers-pointg, permet de passer
deux cäbles qui, du treuil, viennent frotter sur le rouleau e de renvoi,
et de la vont; saisir les fardeaux qui doivent etre enleves sur le plan
incline.Les extremites de ces deux cables s'attachent a deux crochets
z" scelles sur les parois des pieds-droits de la poterne. Lorsque l'ope-
ration d'approvisionnement est terminee, les cables sont rentres, les