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PORTE
Elles se composent d'une baie d'un metre de largeur au plus et de
2 metres a 2'250 de hauteur, surmontee d'une rainure destinee a loger
le bras unique supportant une passerelle mobile. En A, estrepresentee
la face de la porte exterieurement; en B, sa coupe; en G, son plan.
ljunique bras D, suspendant la passerelle, pivote sur les tourillons a,
et vient, elant releve, se loger dans la rainure E. Alors le tablier G
entre dans la feuillure g et ferme hermetiquement Pentree. Ce tablier
est suspendu au moyen d'une chaine H, a laquelle est attache un arc
de fer K, qui recoit deux autres chaines L, lesquelles portent le bout
de la passerelle M. Le'bras releve, Parc de fer vient se loger en l, et
les chaines, etant inclinees en retraite, forcent le tablier a entrer en
feuillure. Presque toujours une herse ferme Pextremite posterieure
du passage de la porte, comme l'indique notre figure. Nous avons
donne quelques exemples de portes de villes qui possedent, a cote de
la porte charretiere, une de ces poternes a pont-levis mfi par un seul
bras (voy. fig. 34 et 35). Lorsqu'il s'agissait de faire sortir ou rentrer
une ronde ou une seule personne la nuit, on abaissait la passerelle de
la poterne; on evitait ainsi de manoeuvrer le grand pont-levis, et l'on
n'avait pas a craindre les surprises. Quelquefois, pour les entrees des
donjons, la passerelle consistait en une echelle qui slibattait jusqu'au
sol, alors la chaine etait mue par un treuil et un bras.
Mais il est une serie de poternes de places fortes qui presentent une
disposition toute speciale. Il fallait, lorsque ces places contenaient une
garnison nombreuse, pouvoir les approvisionner rapidement, non-
seulement de projectiles, d'armes et -d'engins, mais aussi de vivres.
Ur. si l'on considere que la plupart. de ces places sont situees sur des
escarpements; que leur acces etait (lifficile pour des chariots; que les
entrees en etaienl. etroites el. r-ares; qu'en temps de guerre, l'affluence
des charrois et des personnes du dehors devenait un danger; que les
gardes des portes devaient alors surveiller avec attention les arrivants;
que parfois on s'etait empare de villes et de cliateaux en cachant dans
des charrettes des hommes armes et en obstruant les passages des
portes, on comprendra pourquoi les approvisionnements se faisaient
du dehors sans que la garnison fut obligee d'abaisser les ponts et de
relever les herses. Alors ces approvisionnements etaient amenes a la
du sol exterieur, dans un endroit speciatl, bien masque et tlanque; ils
etaient. liisses dans la forteresse au moyen d'un plan incline, dispose
en face de cette poterne. Il y avait au Mont-Saint-Michel en mer une
longue tremie ainsi pratiquee sur l'un des flancs de la forteresse supe-
rieure, en face de la porte de mer. Cette tremie, de maconnerie, abou-
tissait a une poterne munie d'un treuil, et ainsi les vivres et tous les
fardeaux etaient introduits dans la place sans qutil fut necessaire
d'ouvrir la porte principale. Cette tremie fonctionne encore, et les
approvisionnements de la forteresse ne se font que par cette voie. Le
chateau de Pierrefonds possedait aussi sa poterne de ravitaillement.