345 L [ PORTE" ]
garnis qu'ils fussent de peaux fraiches ou de feutres mouilles. On
renonca donc d'abord aux hourds de bois mobiles, etablis seulement
en temps de guerre, et on les remplaea par des hourds de pierre,
des machicoulis t. Puis les perfectionnements apportes dans l'attaque
etaient assez notables pour qu'on ne s'attachat plus a forcer les portes :
on pratiquait, des galeries de mine, on atfouillait les fondations des
tours, on les etanconnziit avec du bois, et, en mettant le feu a ces sou-
tiens, on faisait tomber des ouvrages entiers. On possedait des engins
destructifs assez puissants pour battre en breche des points sail-
lants, ou pour jeter dans une place une si grande quantite de pro-
jectiles de toutes sortes, des matieres enflammees, infectantes, qu'on
la rendait inhabitable. Des lors la defense des portes prenait moins
dimportance. Il ne s'agissait plus que de les mettre a l'abri d'un coup
de main, de les bien tlanquer, et de leur donner assez de largeur pour
qu'une troupe put rentrer facilement apres une sortie, ou prendre
l'offensive en cas d'un echec essuye par Fassiegeant.
Ces portes etroites et basses des x11" et X111" siecles, si prodigieuse-
ment garnies dbbstacles, prennent de l'ampleur; les petites chicanes
accumulees sous leurs passages disparaissent, mais en revanche les
tlanquements etles ouvrages avances sont mieux et plus largement
concus; les defenses exterieures deviennent parfois ce qu'on appelait
alors des bastilles, (fest-a-dire de vieritables forteresses a cheval sur
1111 passage.
Philippe le Bel fit elever, pendant. les dernieres annees du x111' siecle,
en face d'Avignon, une citadelle importante 2, ouverte par une seule
porte du cote accessible, dest-a-dire au midi, en face de la petite
ville de Villeneuve-lez-Avignon. Cette porte est flanquee de deux
grosses tours couronnees de machicoulis. Son ouverture, au point le
plus etroit, est de 11'220, largeur inusitee pour les portes des XIIB et
Xllle siecles. Nous en donnons le plan a rez-de-chaussee (fig. 24).
Entre deux arcs en tiers-point coule une premiere herse A, (lerriere
laquelle, en B, roulait une porte a deux vantaux. En G, est un machi-
roulis, devant la seconde herse D, derriere laquelle egalement etail
suspendue une seconde porte a double vantail. Les machicoulis de
couronnement defendent la premiere herse. On penetre dans les deux
tours par les portes E, fermees par des vantaux e. coulisse, manoeuvres
des salles du premier etage. Les deux herses A et D se manoeuvraient
d'une salle voütee situee directement au-dessus du passage; deux
escaliers a vis montent du rez-de-chaussee aux salles du premier et s.
la plate-forme superieure, qui est dallee sur voütes. Sur cette plate-
forme, au-dessuS de la Salle de manoeuvre des herses, seleve un chä-
telet carre VOÜW 911 ÜÜPCÜHU, Sur la plate-forme dallee duquel on
' Voyez Houxn, MACHICOULIS.
' Voyez l'article PONT, oü il est parlä de ces
düävignon
ouvrages ä propos du pont Saint-Bänezet