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contre-poids K. En appuyant sur le treuil de fen g, on enroulailzla chaine
et l'on soulevait, le pont. Cette manoeuvre etait facilitee par le contre-
poids K. Lorsque ce contre-poids etait descendu en l, le pont etait
completement releve. Pour lahaisser, on appuyait sur le treuil en
sens inverse. Sur le plan B est indiquee la position du treuil, et par
des lignes ponctuees la projection horizontale des chaines ; la ferme de
charpente M etantposee en m sur ce plan. Un deuxieme mächicoulis
existait en p.Pour manoeuvrer les deux herses, il etait pose a droite
et a gauche deux solives jumelles n (voy. le plan B) sur les traverses q
(voy. la coupe), reposant elles-intimes sur les deux epaulements s (voy.
le plan A). (les solivesjunielles recevaientcliacune deux poulies (iUublPs
t, t', destinees a recevoir, celle t les deux chaines de levage et de contre-
poids de la herse exterieure, celle t' les deux chatnes de levage et de
con Ire-poids de la herse interieure. La coupe fait voir le treuil V, avec
la chaine de levage de la herse interieure ziccrochee a la herse 0 levee,
son contre-poids etant par consequent descendu; la chaine de levage
de la herse exterieure decrochee, celle-ci abaissee et son contre-poids
Il a son point superieur, les deux chaines de levage s'enroulaienl sur
le treuil en X (voy. le plan A), et les manivelles etaiexit fixees en Y. Aujour-
d'hui la construction, etant conservee juqu'au niveau N, les sccllemenls,
les corbeaux, sont visibles, et pour la partie superieuife nous avons
retrouve les fragments qui en indiquent suffisamment les details.
Il n'y a rien, dans ce mecanisme, qui ne soit tres-priinitif; mais ce
qu'il estimportzmt de remarquer ici, ce sont les dispositions si parfai-
tement appropriees au besoin, et conservant par cela infinie un aspect
monumental, qui certes n'a point ete cherche. Il est evident que les
architectes auteurs de pareils ouvrages etaient. des gens subtils et
rellechissant mürement e. ce qu'ils avaient a faire. Sur tous les points,
les passages, les issues, sont disposes exactement en vue du service
de la (lefense, n'ont que des largeurs et hauteurs necessaires, et l'ar-
chitecture n'est bien ici quetexpression exacte du programme. Cepen-
dant, alexterieur, l'aspect de cette defense est imposant, et rappelle
sous une autre forme ces belles constructions antiques des popula-
tions primitives.
La figure lä donne Felevation exterieure de la porte de Laon, a
Coucy, les ponts etant supposes abattus et les herses levees. Les hourds
de bois de cet ouvrage etaient evidemment permanents et portes sur
des consoles de pierre, comme ceux du chateau.
Toute la maconnerie est elevee en assises de pierres calcaires du
bassin de l'Aisne, d'une excellente qualile. Parementees grossiers:-
ment, ces assises sont separees par des joints de mortier epais, et
l'aspect rude de ces parements ajoute encore a l'effet de cette struc-
ture grandiose. Quand on compare ces ouvrages de Goucy, le donjon,
le chateam-Ilzi porte de Laon, les remparts et les tours, aux tPElVEtUX_
analogues eleves vers la meme epoque en Italie, en Allemagne et en
ftlngleterre, c'est alors qu'on peut reconnaitre chez nous la main d'un