[ ronrn 1 322
commandant, pouvaient difficilement trahir. La chambre de la seconde
herse est totalement separee du premier treuil. Les hommes charges
de manoeuvrer cette seconde herse ne voyaient pas ce qui se passait
a Fexterieur, et ne pouvaient. s'entendre avec ceux postes au pre-
mier treuil. Ils pouvaient meme etre enfermes dans cette chambre.
On evitait ainsi les chances de trahison: car il faut dire qu'alors les
defenseurs comme les assaillants d'une place etaient recrutes par-
tout, et ces troupes de mercenaires etaient disposees a se vendre au
plus offrant; beaucoup de places etaient prises par la trahison d'un
poste, et toutes les combinaisons des architectes militaires (levaient
tendre a eviter les relations des postes charges de la manoeuvre (les
fermetureslavfec les dehors, a les isoler completement. ou a les placer
sous l'oeil ( u capitaine.
Les surprises des places par les portes etaient si frequentes, que
non-seulement, on multipliait les obstacles, les fermetures dans la
longueur de leur percee, mais qu'on plagait, au dehors, des barba-
canes, des ouvrages avances qui en rendaient l'approche difficile, qui
obligeaient les entrants a des (letours et les faisaient passer a travers
plusieurs postes.
Aujourd'hui, lorsqu'on assiege regulierement une place, on etablit
la premiere parallele a 600 ou 800 metres, et en cheminant peu a peu
vers le point (l'attaque par des tranchees, on etablit des batteries de
breche le plus pres possible de la contrescar e du fosse; les assie-
geants, avec l'artillerie a feu, ne se preoccupenli guere des portes que
pour empecher les assieges de s'en servir pour faire des sorties. Mais
lorsque l'attaque d'une place ne pouvait etre serleuse qu'au moment
ou l'on altachaiti les mineurs aux remparts, on coneoit. que les portes
devenaient un point faible. Ijattaque definitive etant extremement
rapprochee, toute ouverture, toute issue devait provoquer les efforts
de lassiegezint.
En etucliant les portes fortifiees des places du moyen äge, il est donc
tres-impfirtaiit. de reconnaitre les dehors et de chercher les traces des
ouvrages zwances qui les protegeaient; car la porte elle-meme, si bien
munie qu'elle isoil, n'est toujours qu'une derniere defense precedee
de beaucoup ( autres.
La porte de Laon, a Goucy-le-Ghfiteau, est, a ce point de vue, une
des plus belles conceptions d'architecture militaire du commencement
du moyen tige. Batie, ainsi que les remparts de la ville et 1e ghäteau
lui-Ineme, tout au commencement du xme siecle par Enguerrand III,
sire de Coucyt, elle donne entree dans la ville en face du plateau qui
' La porte de Laon, 51 Coucy, est LFune date un peu anterieure il la construction
ehäteau. Naturellement l'enceinte de la ville dut preeealer Fedilication du chäteau et
fameux donjon; cette porte, par son style et sa structure, appartient aux premiel
annecs du X111" siecle. Euguerrand lll prit possession 11e sa seigneurie vers 1183,
mourut en 1'242.
du
du
l'es
et