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inepuisables, et leur ensemble presente cette harmonie complete
si rare dans les oeuvres (l'architecture. Celui du nord, plus riche de
fletails, plus complet comme entente de la sculpture, plus original
petit-etre comme composition, produirait. plus d'effet, s'il etait, ainsi
que celui du sud, eleve sur un grand cmmarchement et. expose tout
le jour aux rayons du soleil. Dans l'origine, ces deux porches etaienl
peints et dores; leur aspect, alors, devait etre merveilleux. C'est lors-
qu'on examine dans leur ensemble et leurs details ces compositions
(zlaires, profondement etudiees, d'une executioil irreproclnible, qu'on
peut se demander si depuis lors nous n'avons pas desappris au lieu
(l'apprendre; si nous sommes les descendants de ces maitres dont
l'imagination feconde etait soumise cependant a des regles aussi
rigoureuses que sages; et s'il n'y a pas plus d'art et de gont dans un
de ces chefs-d'oeuvre que dans la plupart des pales et froids monu-
ments eleves de nosjours.
La somme (l'intelligence, de savoir, de (fonnaissance des ettets, d'ex-
perience? prittique, (lepenstie dans ces deux porches de Notre-Dame
de tlltartrtls, suffirait. pour etablir la gloire de toute une generzttion
d'artistes; et. ce qu'on ne saurait trop admirer dans ces oeuvres, c'est.
combien alors les arts de l'architec,ti1re et de la sculpture avaient su
taire une alliance intime, combien ils se tenaient etroilement unis.
Nous ne pas necessaire de donner ici des figures de ces
porches publies dans maints ouvragest, graves, lithographies et photo-
graphies bien des fois. Nous passerons aletudfi (l'exemple-s non moins
renlarquablcs, mais peu connus. Ijtiglise Saint-Nicaise de ltcints avait
file balte par l'architecte Libergier, mort en 12632; c'etait un des plus
beaux monuments religieux de la (lhampzigtie. D'une construction
savante, Feglise Saint-Nicaisft montrait. ce qu'etait devenue cette archiÄ
lecture champenoise au milieu du xni" siecle : un art mur. Sur la
tagade de cette eglise s'ouvraient. trois portes : l'une centrale, dans
l'axe de la grande nef, les deux autres dans l'axe de chacun (les bas
cotes. Nous reviendrons tout a l'heure sur ces portes secondaires. La
porte centrale etait precedee d'un porche peu profond, eleve entre les
deux contre-forts butant les ZIPOlIlVOllRS de la nef, et recevant le poids
des angles des deux clochers. La figure 27 nous montre en A le trace
du plan (le ce porche, avec Fechelle en pieds. D'un axe d'un contre-fort a
l'autre on comptait 4-0 pieds. Les contre-forts avaient 8 pieds de face;
on comptait egalemeilt 8 pieds pour l'ouverture des arcades B, et
t6 pieds pour l'ouverture de l'arcade centrale; pour la profondeur du
f Voyez 1a jjgnggf'(lpll.ill de la creflzzizlrflle (le. (Jhartrexs, par M. Lassus. L'ouvrage de
M. Gnilhzubaud, sur llflrclzileclure fllVv" au xvP siäcle. "Les .exerlzples' de rläcoration
de M. Gauchcrcl.
2 La tombe de l'architecte Libergicr est aujourd'hui placäe dans la cnthedrale (le
lieims; elle filait, avant Il": demolition de Fäglise Saint-fNicaiseb, [wlauäe dans ce monu-'
ment.