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PORCIIE
les trois arcades des facatles des porches, il supprima ces. contre-forts
et les remplaea par un systeme de chevalement en pierre. Ijidee etait
ingeniezuste, hardie etisans precedents. De cette maniere aucun. ob-
stacle ne separziitles trois arcades, la poussee des arcs-doubleaux inter-f
mediziires etait butee par le chevalemen t, et le poids (les angles internes
des deux tours reposait-sur deux ÜllPSjIltIIÜÜÜS comme_ sur un che-_
valet. Quelques defauls dans Fexccution tirent rondir ces piles vers les
deux arcs lateraux; et soit que ce mouveineiil se fut produit pendant
la construction, soit que les ressources aient fait defaut, on ifachevzt
point les deux tours. Elles ne sääliexfent. aujourd'hui que jusqu'a la
hauteur de la nef. Quoi qu'il en soit, et laissant de cote les imperfec-
tions de detail qui produisirent ces mouvements, en theorie l'idee
etait neuve et feconde en resultats. Aussi ce porc-lie est-il un des plus
beaux qu'on ait. eleves a cette cpoque, et bien suptirieur comme con-
ception aux porchesromzins que nous avons donnes dans les exemples
precedentsg Telle se montre souvent cette IIPClllIQCLUFG du xnit siecle
a son origine, pleine de ressources, abondante en idees, mais parfois
incompletpdans Fexecution; Aussi n'est-ce IKISPEIP une imitation irre-
tlechie qu'on doit en faire l'application de nos jours, mais par une
recherche attentive des izlees qui ont produit son developpement si
rapide et de ses theories fertiles en dcductions. Du porchede Notre-
Dame de Dijon il serait aise, avec quelques. modifications de detail
et en employant des materiaux plus rigides que ceux mis en (BÜVPQ,
de faire un edifitre aussi gracieux d'aspect, aussi leger, mais irrepro-
chable sous le rapport. de la structure. Pour cela, il suffirait de baisser
la naissance des ttPClIlVOIlQS latterales, et. (l'f'slever les piliers en hauts
blocs de pierre tres-resistante. Atteindre un resultat avec des moyens
imparfaits, mais laisser (leviner Fidee nouvelle, l'invention, c'est deja
beaucoup pour ceux qui observent. et veulent mettre leurs observa-
tions a profil; car il est plus filcile de perfectionner des moyens d'exe-
cution en architecture que de trouver un principe neuf et fournissant
des consequences etentlues.
La salle superieure du porche de Notre-Dame de Dijon forme tri-
bune sur la nef.
Le plan de ce porche, (lontla figure 21 donne la moitie, montre com
ment l'architecte a su eviter, en A, les contre-torts exter-ieurs. Les deux
piles D forment le chevalement qui reeoit le mur de face de la tour
plantee sur la travee B au droit du contre-fort G qui contrebute les
mates du porche. En G, sont ouvertes de grandes fenetres dont l'appui
est tres-releve au-dessus du sol. Dans la hauteur du premier etage, une.
galerielvoy. GALERIE, tig. 6) se dresse au devant du mur de la tourdeE
en F, et vient aboutir a des tourelles l-l disposees en encorbellement
sur les contre-forts G et contenant les escaliers qui pernlettent" de
monter aux etages superieurs de ces tours. La disposition des toutes
de ce porche est tres-savamment eombinee. Nous en avons indique le
systeme a l'article ÜONSTRUCTION (voy. fig. et 53). Sur les extrados des