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PORCÜE
hypothese est d'autant plus admissible, qu'il existe encore au-dessus
de la niche les lrampants d'un comble bas qui devait couvrir la salle
de ce porche projete, non acheire, ou bientot remplace par le porche
actuel. Le porche primitif, _d'znpres la disposition duranipant du comble
ancien, ne devait couvrir que la grande porte et ne säätentlait pas de-
vant les collateraux. Lorsqu'on se decidaaconstruire le porche actuel,
qui comprend la largeur totale de la fagade, il fallut elever les ram-
pants du comble et boucher la partie inferieure des trois fenetres qui
eclairent la voüte de la nef et qui sont percees dans le grand pignon.
Notre coupe transversale (fig. 13) indique donc, en A, ladispositionpre-
sumee du porche primitif, et en B, celle du porche actuel. Apres cette
modification, la grande niche en partie engagee dans la voüte, perdant
une partie de sa hauteur, ne parait plus avoir ete utilisee, car la partie
superieure du porche ne fut jamais elevee ; mais cette niche, decoree
de jolis pilastres canneles, percee d'une seule ouverture tres-pelite
donnant sur la nef, accompagnee de ces deux portes communiquant
aux deux escaliers a vis, avait certainement une destination. Devait-
elle contenirun autel, comme la niche interieure de la facade de Gluny,
ou comme celle BXLÜPlGIIPB du porche de Vezelayimela paraitprobable.
Mais a quelles ceremonies elaient reserves ces autels places au pre-
mier elage au-dessus des porches, ou surune tribune inlerieure? Voila
ce qu'aucun texte ne nous apprend jusqu'a ce jour.
Dans notre coupe, la ligne ponctuer. G indique le niveau du sol exte-
rieur en avant du porche; on se rendra compte de l'effet grandiose que
produit ce vaste emmarchement couvert, termine par ce portail si lar-
gement compose. Le porche actuel est eividemment, une fieuvre d'imi-
tation, inspiree peut-etre du porche de Vezelay, mais qui altere le ca-
ractere primitif du monument, rappelant ces charmantes constructions
romano-grecques du v0 siecle, decouvertes par M. le comte Melchior
(le Vogue entre Antioche et Alep. Il n'est pas douteux que les maitres
du x11" siecle, de certaines provinces de France, avaient vu ces monu-
ments et qu'ils les imitaient non-seulement dans les profils et l'orne-
mcntalion, mais aussi dans certaines dispositions generales. Quelques-
unes de ces eglises romano-grecques possedent d'ailleurs des porches
avec tribune au-dessus et clochers lateraux.
Nous croyons devoir donner (fig. 14) le plan de la salle superieure du
{porche d'Autun, avec ses deux escaliers et. portes. Läircature aveugle
portee sur des pilastres a Finterieur, derriere la niche, et qui ifegnc
avec le triforium de la nef, est percee de deux baies A au droit des
escaliers. Pourquoi ces baies? Quant aux portes B,elles s'ouvrent sous
les combles des bas cotes de la nef. (les singularites nous prouvent que
nous ignorons sous quelles donnees religieuses ont ete eriges les por-
ches de nos eglises du xn" siecle, qui subissaient plus ou moins l'in-
fluence de l'ordre de Cluny; il y a la un sujetdkätudes que nous recom-
mandons nos archeologues et qui nous parait digne de fixer leur
attention. Evidemment, a cette epoque, les porches ont eu une impor-