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de toutes sortes que l'entreprise put etre achevee; les sommes desti-
nees a la construction ayant, cte, a diverses reprises, detournees par les
consuls. Les travaux fur-eut, termines seulement vers f1Ii35. Ce pontest.
entierement bati de brique; sa longueur est de 250m,50 entre les deux
culees. Son tablier est parfaitement horizontal et s'eleve de t8 metres
au-dessus des eaux moyennes du Tarn. Il se compose de sept arches en
tiers-point de 22 metres d'ouverture en moyenne, et de six piles dont
Fepaisseui- est de Smjiii, munies d'avant-becs en amont comme en aval,
et percees au-dessus de ces eperons de longues baies en tiers-point
pour faciliter le passage des eaux pendant les crues. Les briques qui
ont servi a la construction de ce pont sont d'une qualite excellente,
et portent 5 centimetres depaisseur sur 40 centimetres de longueur
et 28 centimetifes de largeurl.
Latour la plus forte etait situee du cote oppose a la ville; ces tours
extremes etaient carrees et couronnees de plates-formes avec machi-
coulis et creneziux. La tour centrale, bätie sur l'arriere-bec (l'aval, etait
triangulaire, et possedait un escalier a vis descendantjusqua une po-
terne percee au niveau de la riviere du cote de la ville. Cet escalier
donnait en outre acces sur l'avant-bec de la meme pile, au niveau du
seuil des baies ogivales percees a travers les autres piles. La etait dis-
posee une bascule qui portait une cage de fer destinee a plonger les
blasphemateurs dans le Tarn. Suivant l'usage, une chapelle avait ete
disposee au niveau du tablier dans la tour centrale, et: etait placee sous
le vocable de sainte Gatherine.
Nous ne ferons que citer ici un certain nonlbre de ponts de pierre
du moyen fige qui meritent de fixer l'attention. Ce sont les ponts : de
Rouen. rebäti aplusieurs reprises, et demoli pendant. le (lernier siecle;
de PArche, demoli depuis peu, et qui datait de la tiu du xme siecle,
bien qu'il eüt etc coupe et repare plusieurs fois pendant les xive et
xve siecles; de Poiliers, avec deux portes fort belles a chacune de ses
extremites, et dont on possede de bonnes gravures; de Nevers,den1oli
il y a peu d'annees; de Tours; d'Auxerre, qui possedztit une belle tour
a l'une de ses extremitäzs, et que Fabbe Lebeuf a encore vue; de Blois,
de Tonnerre; de Sens, termine du cote de la ville par une tour consi-
derable; de Macon, etc. Il est certain que le systeme feodal etait. le
plus grand obstacle a Fetablissement des ponts, au moins sur les
lzirges cours d'eau; mais que le cas echeant, les maitres du moyen äge
savaient parfaitement se tirer d'affaire lorsqu'une volonte souveraine
et que des ressources suffisantes les mettaient a meme de construire
ces edifices d'utilite publique. Detablissement des grands ponts otait
habituellement du a l'intervention directe du suzerain, et detait en effet
un des moyens materiels propres a rendre effective Pautorite royale
dans les provinces. Ainsi voyons-nous qu'a Montauban, le roi Philippe
le Bel, en accordant des subsides pour la construction du pont, met
Nous devons ces ddtails
Olivier, architecte du düpartcmcnt.