PONT
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avancee. On n'arrivait donc devant Fentree du pont (lÜrleans, comme
devant tentree du pont de la Calandre a Gallors, que lalrcraleitient.
On concoit quelles difticultes le regimc feodzil (levait apporter dans
la (EOIISLFLICÜOII des ponts. Ce n'etait ni la science pratique, ni la liar-
diesse, ni infime les ressources qui mzmquaient, lorsqu'il etait question
d'elablir un pont sur un large (zours d'eau, mais bien plutot le {bon
vouloir Ltautoritcs interessees souvent a rendre les (fominunitfztlions
d'un pays a l'autre difficiles. On reconnait, par les exemples aeja don-
nes, que si les ponts reunissaient deux rives d'un fleuve, on
a accumuler sur leur parcours le plus d'obstacles possible. On possede
sur la construction du pont de Montauban des (locuments complets
et etendus qui demontrent assez quels etaient les obstacles de toute
nature opposes a ces sortes d'entreprises. Des MM, le comte de Tou-
louse, Alphonse Jourdain, en donnant aux bourgeois de Montauriol
Pautorisatioil de fonder la ville de Montauban sur les bords du Tarn,
insere dans la charte de fondation cette clause : a Les habitants dudit
a lieu construironl. un pont sur la riviere du Tarn, et quand le pont
a sera liiati, le seigneur comte {entendra tIVOÜ six prutthonimes, des
(t meilleurs conseillers. habitants dudit lieu, sur les droits qu'ils de-
a vront y etablir, afin que ledit pont puisse etre entretenu et repare U)
Mais la ville naissante etait trop pauvre pour pouvoir mettre a execu-
tion une pareille entreprise. Puis vinrent les guerres des Albigeois,
qui reduisirent ce pays a la plus affreuse detresse. (le niest qutcn 11264-
que les consuls de Montauban prennent des mesures tinancieres
propres a assurer la construction du pont sur le 'l'arn. En 1291, la ville
acliete File des Gastillons ou de la Pissotte, pour y asseoir plusieurs
des piles de Pcdifice. (Ietait a liun des rois qui ont le plus fait pour
etablir Funite du pouvoir en France, qu'il etaitreserve de commencer
detinitivement cette entreprise 2. Philippe le Bel, etant venu a Tou-
louse pour terminer les diffePOHdS qui existaient entre le comte de
Foix et les comtes diArmagnac et de Gomminges, (zhzirgea de la con-
struction du pont de Montauban deux maitres, lzitienne de Ferricres,
chatelaiia royal de la ville, et Mathieu de tierdun, bourgeois, en sou-
mettanttous les etrangers passant a Montauban a un peage dont le
produit devait etre exclusivement reserife au payement des frais de
construction, et en accordant aux consuls, aux memes tins, une sub-
vention (1304). Le roi toutefois imposa comme condition de batir sur
le pont trois bonnes et fortes tours a dont il se reservait la propriete
et la garde n. Deux de ces "tours devaient selevera chaque extremite,
la troisieme au milieus. Ce ne fut cependant qifzipres des vicissitudes
' Article 2-i- (le la charte de fondation de Montauban (Archives (le ÄIOHÜGUIJÜHL, livre Rouge,
fol. verso 105).
' Voyez l'excellente notice sur le pont de Montauhan, donnüc par M. Devals ainä dans
les Annales archäologiqzles, t. XVI, p. 39.
' Archives de Jllontauban, liasse D, n" 16, liv. des Serments, folio 102.